En
philatélie, après quelques décennies consacrées au même sujet, il arrive encore
que l'on fasse des trouvailles, et heureusement !
En revanche,
question surprises, on en a souvent des mauvaises, ça oui, mais les bonnes, il
faut bien avouer qu'elles ne se bousculent pas au portillon...
Alors, je
voulais vous parler de cette Semeuse tellement courante que personne ne s'y
intéresse : celle à 15 c. brun avec pré oblitération. On la trouve partout,
neuve en grand nombre et en bon état, ou bien utilisée sur divers courriers
commerciaux, car sa vie a été longue, avec de nombreux tirages rotatifs.
ATTENTION ! Je
parle de celle dont la surcharge a été apposée par la même rotative qui
imprimait les timbres, et dans le même temps. Pas de celle dont la surcharge a
été imprimée à plat sur quelques très rares feuilles du timbre déjà imprimé en
rotatif, comme celle-ci :
Une rareté, vue sur internet, dont pourtant personne ne veut !
L'autre, la plus courante, a été imprimée de à l'aide de 19 cylindres différents, entre 1925 et 1938 : rien de rare donc.
Cependant, deux de ces tirages sont rares, et c'est un plaisir d'en trouver des coins datés pour le grand amateur que je suis.
- celui-ci l'est
particulièrement, avec cette jolie paire de coins datés AI + AI :
Planche AI+AI |
Premier jour |
Dernier jour |
Chiffres |
Presse |
|
2e tirage |
|
25.11.35 |
--- |
II |
8 |
J'ai eu la chance de les acquérir auprès de Monsieur Georges Monteaux quand j'étais jeune, provenant de la collection de Monsieur Duponchel, deux grands amateurs hélas disparus !
- celui-là l'est un peu moins, mais on ne lui connait que 2 jours de tirage :
Planche AT+AU |
Premier jour |
Dernier jour |
Chiffres |
Presse |
|
Tirage |
|
17.3.36 |
18.3.36 |
I |
6 |
Par
ailleurs, comme le timbre isolé n'a que peu ou pas de valeur marchande, on peut
en trouver assez facilement des feuilles entières. Sans grand intérêt, mais ça
me plait les feuilles entières.
Aussi me
suis-je offert celle-ci pour quelques euros :
Ce n'est
qu'à sa réception que j'ai eu l'heureuse surprise de constater que non
seulement elle était issue du fameux cylindre AT+AU, ce qui en fait déjà une
rareté, mais qu'en plus elle était datée du 19 mars 1936, preuve que le tirage
avait duré 3 jours et non pas 2 comme on le croyait depuis 75 ans au moins ! Et
vous comprendrez que mon plaisir fut bien supérieur à mes attentes.
*****
Pour
continuer avec le même timbre courant, sachez que si vous en trouvez un qui
provient d'un distributeur de roulettes, vous tiendrez une grande rareté.
Le souci,
c'est que personne à ce jour n'a vraiment trouvé le moyen de reconnaître ces
timbres issus de roulettes. Du coup, pour en avoir la certitude, il vous faudra
en trouver une bande verticale de 11, et croyez moi, elles ne se bousculent pas
au portillon ! Une douzaine existent, environ.
Celle-ci est d'autant plus rare qu'elle est ici accompagnée de la bande de
garde qui servait à emballer la bobine de 500 constituée : la seule que je
connaisse.
Les
timbres de roulettes préoblitérés sont connus pour avoir une variété
caractéristique et constante de leur surcharge (toujours rotative), que l'on
retrouve une fois par galvano de 50.
Il s'agit
d''un gros point anormal situé entre le F et le R.
J'aurais
bien aimé vous la montrer, mais personne ne l'a jamais trouvée, cette variété sur ce timbre !
Mais du fait de la rareté de la roulette en question, son existence reste possible sans qu'aucun
philatéliste ne l'ait vue.
Voici le point rond sur le 10 c. vert (type IV) :
Si jamais, vous en croisez un sur le 15 c. ne le laissez surtout pas passer, et sachez que je suis prêt à vous l'acheter 3 fois la cote... si vous trouvez une cote...
*****
Il parait qu'il existe une autre rareté pour ce timbre : une double surcharge !
Ceci n'est
bien entendu possible qu'avec la surcharge à plat, celle qui est déjà rare et de
1925, puisque les rotatives ne pouvaient en aucun cas être responsables d'une
telle erreur.
Seule
l'intervention humaine, manuelle, pouvait faire passer 2 fois une feuille sous
la presse des surcharges... Involontairement ou pas ?
Bizarrement,
seuls 2 timbres seraient connus avec cette variété. On les voit passer de temps
en temps dans les ventes, mais ils ne trouvent pas preneur, trop chers !
Et
personnellement, je me méfie beaucoup des falsifications de ces surcharges hors de
prix.
Les voici :
*****
4 commentaires:
Bonjour,
Superbe bande de onze, et magnifique bande de garde.
Jean-Luc
Bonjour,
Merci pour vos chroniques toujours riches d’enseignements.
La feuille entière que vous présentez à fait l’objet d’une renumérotation manuelle sur une feuille (sans doute) prélevée dans la "Valise". Bien entendu, penser que ces préo à plat 53A sont seulement issus de(s) la valise(s) (réserve de 200 feuilles : blog-impressions-timbrées) et imprimés ainsi seulement pour remplir cette mission « de remplacement » (possiblement nombreux) serait surement des plus hasardeux. Avez-vous vu néanmoins des feuilles entières surchargées à plat et non renumérotées ?
Bonne journée
Patrice (penbé44)
Bonjour et MERCI, c'est une hypothèse intéressante. Je n'y avais pas pensé
J'ai l'image d'une feuille du 26.10.25, et d'une demi feuille du 31, non renumérotées
Cordialement
Bonjour,
Bonsoir,
Bonsoir et merci pour votre réponse, la piste des feuilles surchargées à plat uniquement pour alimenter des «valises» ne semble donc pas être une bonne piste puisque des exemplaires non renumérotés existent. Dans le meilleurs des cas, il pourrait s‘agir de «feuilles de valises» non utilisées pour remplacer des «fautés» surchargées par rotative et mise en vente à la fin de l’impression. Il est plus probable que ces préo à plat aient bénéficié d’un tirage plus important que celui nécessaire pour alimenter les valises (sans doute pas plus que qq centaines de feuilles). Mais bon, toujours compliqué de savoir comment a opéré l’Atelier… C’est une lapalissade !
Bien cordialement
Penbé44
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