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lundi 27 décembre 2021

Vert de rage !

 

  Il ne vous reste qu'à oublier tout ce que j'ai écrit juste en-dessous : figurez-vous que le panneau en question a été acheté par un correspondant qui a eu la bonne surprise de voir que l'indicatif mystérieux est bel et bien imprimé en vert !

A croire que le scanner de la maison de vente a voulu me jouer un sale tour en le faisant apparaitre bien noir...

  Certes, les chiffres ne sont pas tout à fait identiques (le 4 et le 5 diffèrent légèrement) et la position sur le bord de feuille pas tout à fait la même, mais on va dire qu'il semble authentique.

Curieusement, le A se situe au-dessus et le 0 en-dessous de l'alignement des chiffres, ce que je n'avais jamais remarqué sur aucun autre. Bizarre, vous avez dit bizarre ?


  Cela nous permet déjà de réaliser, puisque les 2 panneaux connus sont issus de demi feuilles de droite, qu'un numéro pair ou bien impair pouvait indifféremment y figurer. Alors que l'on aurait pu penser, par exemple, que les demi feuilles de gauche avaient un numéro impair, et celles de droite un pair : ce n'est donc pas le cas !

  Du coup, je me suis amusé à comparer tous les exemples dont j'avais les images, par rapport au timbre de la case 8, et les voici :























Vous me direz si vous arrivez, vous, à en déduire quelque information. Moi non !


  On sait que les indicatifs figurant avec la date au bas de ces demi feuilles de 150, eux non plus, n'étaient pas toujours situés exactement au même emplacement. 

Il devait y avoir un système de réglette mobile permettant de fixer sur la planche les caractères voulus, qui étaient modifiés tous les jours, eux !



dimanche 12 décembre 2021

La rançon de la gloire !


  Lorsque je m'étais lancé en 2008 dans la rédaction d'articles sur ce "blog", mon but était de faire partager ma passion, et d'utiliser ce moyen moderne de communication afin d'entrer en contact avec d'autres collectionneurs, leur montrer de belles pièces présentant un intérêt particulier, et poser des questions.

J'ai bien reçu quelques compliments et encouragements, mais assez peu de réponses hélas à mes interrogations. En revanche, cela m'a permis de rencontrer virtuellement quelques passionnés, et toujours avec un grand plaisir !

  Je ne me doutais pas que certains internautes mal intentionnés y puiseraient un jour de quoi alimenter la fraude, le marché des falsifications, et leurs arnaques...

 En août 2018, je vous avais montré une pièce exceptionnelle concernant le 5 c. vert : un panneau haut de feuille avec ce que l'on pense être un essai de numérotation :

http://semeuse.blogspot.com/2018/08/10-ans-deja.html

 On n'a jamais trouvé d'explication valable à cette marque apparue dans la marge en haut et à droite de certaines feuilles de 1914 et 1915 : c'est une de mes questions restées sans réponse !

 Ce qui est certain, c'est qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'une numérotation des feuilles, comme celle qui sera effective avec l'arrivée de l'impression rotative quelques années plus tard. En effet, on rencontre facilement plusieurs feuilles ou fragments de feuille portant le même numéro.

  Et le même jour, on peut voir des numéros différents (il faut pour cela des feuilles entières, puisque la date d'impression est située dans la marge du bas). Nous voilà bien avancés...


  A cette époque, les feuilles une fois imprimées étaient comptabilisées manuellement, et l'on sait que chaque année sortaient de l'atelier de fabrication environ 3 milliards de timbres. 

Ce qui représente la bagatelle de 64000 feuilles de 150 par jour, si l'on considère qu'ils travaillaient tous les jours sauf le dimanche, ce qui n'était certainement pas le cas ! Rien que pour les compter, il fallait donc du temps, du personnel et une sérieuse organisation. 


  Je rappelle que cet "essai de numérotation" n'est connu que pour 4 timbres distincts : Pourquoi ? On l'ignore !

Et que pour le 5 c. vert Semeuse, on ne connait que 2 fragments de feuille (un panneau de 50 et un bloc de 8), portant d'ailleurs le même mystérieux numéro A04540. 

Alors que les autres timbres sont bien plus souvent rencontrés (10 c. rouge avec ou sans surcharge Croix rouge, et 3 c. au type Blanc).

  Imaginez donc mon plaisir de voir apparaître dans une vente publique le panneau que voici :


  Je me faisais déjà une joie de pouvoir l'acheter, et de le placer à côté du mien (que je pensais unique !), d'autant plus que le prix était dérisoire. Le vendeur ignorant à la fois le numéro en question et sa grande rareté ! 

J'ai même failli enchérir immédiatement...

  J'ai tout de même vérifié et vu qu'il ne s'agissait pas du même numéro que celui que je connaissais. Heureusement que le site permettait de zoomer sur l'image :



Et heureusement que mon œil averti en vaut toujours deux !

Ce numéro A04527 est absolument bidon !

Non seulement il a été imprimé en noir alors qu'il est TOUJOURS dans la couleur du timbre pour tous les autres exemples que nous connaissons. L'authentique est imprimé en vert ! Certainement en même temps que les timbres, sous la même presse.

On peut également deviner que ce dernier a été avec une imprimante moderne :



  Il se trouve donc quelque part un petit malin ayant lu mon article de 2018 (puisque personne jusque-là ne connaissait l'existence de ce numéro avec le 5 c. vert, à part moi et l'ami qui me l'avait cédé), s'étant mis dans l'idée d'en fabriquer un avec son matériel informatique ! Et de le vendre...

Vous me direz qu'il aurait pu s'acheter une cartouche d'encre verte : même pas !

Mais ATTENTION à l'avenir, un plus malin et tout aussi malhonnête pourrait s'y mettre !...


  Si le propriétaire (honnête collectionneur déjà arnaqué ou bien faussaire ?) et/ou la maison de vente lui avaient fixé un prix de départ en rapport avec sa rareté, et l'avaient décrit comme tel, je leur aurais bien entendu signalé la mystification.

Mais compte-tenu du prix de départ, j'ai tout de même préféré donner une enchère, pas très élevée, pour le caractère anecdotique du lot, et car les panneaux de 50 me plaisent. 
J'aurais préféré celui-ci sans ce foutu numéro !

Un autre acheteur a été plus généreux que moi, et c'est lui qui l'a eu.

Peut-être pense t'il avoir fait une excellente affaire en croyant le numéro authentique ?

Il l'a payé bien plus que la cote pleine des 50 timbres : tant pis pour lui ! Cela ne les vaut pas.


Et tant pis pour moi !

Dommage surtout pour la philatélie !



mardi 2 novembre 2021

FODOR : j'adore !

 

  Depuis mon article de mai 2018, je n'ai toujours pas renoncé à en savoir plus sur cette extraordinaire machine à recommander les lettres. J'en ai même trouvé une !

Hélas, c'était dans une vente de la maison de vente Sinais / Tréviso, et son prix trop dissuasif a fait qu'elle n'a pas trouvé preneur. Il s'agit de celle que je n'avais reproduite que partiellement, numéro 074.

La voici dans son intégralité, et en couleur :

Curieusement, elle est affranchie à 35 centimes, soit le tarif de la lettre recommandée, ce qui est une erreur de la part de son expéditeur qui n'avait pas bien saisi le principe de la nouvelle machine : elle n'aurait dû l'être qu'à 10 c. Cet envoi lui aura donc coûté au total 60 c. au lieu de 35 !

Heureusement qu'il en avait profité pour recycler une enveloppe du Grand Hôtel de la cloche de Dijon...

  C'est d'ailleurs ce qui fait toute l'originalité de ces lettres : le port simple, que ce soit 10 c. pour la France ou bien 25 c. pour l'étranger, était matérialisé par le timbre collé sur la lettre par son expéditeur, alors que la taxe de recommandation était payée avec une pièce de 25 c. glissée dans l'appareil. La Poste de la rue Sainte Anne se chargeant par la suite d'y apposer un  autre timbre à 25 c. après avoir récolté le courrier que renfermait le coffre de la machine.

  Et elle est arrivée à bon port le lendemain au Raincy :


  C'est en fouillant une nouvelle fois sur Gallica que je suis tombé sur cet article de l'époque de Georges Brunel dans "Touche à tout Magazine" :

L'image suivante permettant mieux d'apprécier l'ingénieux mécanisme :


Or, l'article reproduit justement (ce qui est sensationnel) le reçu correspondant à cette lettre 074, le nom du destinataire y étant écrit de la même main !


Et ce destinataire est précisément ce Monsieur Georges Brunel, l'auteur de l'article !

Peut-être même ne fait-il qu'un avec l'expéditeur ? Car il se trouve qu'il était comme par hasard en 1909 directeur et rédacteur en chef d'une revue philatélique :



(avec cette même adresse au Raincy)

Le monde (philatélique) est si petit !

*****
  Par ailleurs, on m'avait signalé le reçu n°203. 
Le voici, daté du 29 septembre 1909, correspondant à une lettre pour la Suisse :

(illustrant un article détaillé publié dans "La Gazette" en 2001)


Voici le numéro 099 du 23 août :
(vu dans le numéro du 16 octobre 1909 de "La Nature")


Et le numéro 548 déjà cité, du 8 octobre :

(vendu sans la lettre - VSO Sinais)


*****

  Et, pour terminer, voici deux articles à propos de cette machine : le premier paru l'année suivante le 8 août 1910 dans "L'univers" qui annonce un essai à Bruxelles, et nous apprend qu'elle était déjà utilisée en Allemagne, Autriche et Hongrie :



Et un autre qui le confirme dans "Le Journal" du 20 juillet 1909, juste avant sa mise en place à Paris, avec le portrait de son inventeur :


En espérant que quelques collectionneurs étrangers 
nous liront, et nous feront le plaisir de nous montrer 
quelques uns de ces fameux courriers...

Tous les auteurs décrivent avec précision le fonctionnement du mécanisme qui les a éblouis, mais celui-ci n'a cependant pas donné entière satisfaction. Il n'a été utilisé que quelques mois pour ce qui est de notre pays. Toujours est-il qu'ils me plaisent beaucoup ces recommandés !


samedi 30 octobre 2021

Laissez parler les petits papiers...

 

  Je croyais avoir déjà tout dit ici sur le fameux filigrane AUSSEDAT que l'on aperçoit sur certains timbres au type Semeuse (si on a beaucoup de chance).

Rappelons que, normalement, le papier destiné à recevoir la gracieuse silhouette de notre Semeuse au début du XXème siècle devait être dépourvu de toute marque. Et les contrôles étaient stricts.

  Cependant, une douzaine de décennies plus tard, nous savons que l'on peut trouver au moins deux timbres différents imprimés sur un papier filigrané : il s'agit de la Semeuse lignée rose à 10 c. YT 129 et de la Semeuse camée verte à 5 c. YT 137. En cherchant bien...

Une troisième a été décrite en 1936, mais n'a jamais plus montré le bout de son nez : la Semeuse lignée verte à 15 c. YT 130. Si vous avez la chance de la croiser, et surtout l'amabilité de me la montrer, je vous promets une belle récompense !...

  Etant donné que c'est en cherchant que l'on se donne une chance de trouver, je ne me laisse jamais décourager, et Gallica le site de la B.N.F. vient de me faire un petit plaisir sous la forme d'une trace sur cette piste laborieuse, cette chasse au trésor.


  Le 1er juin, le Journal des papetiers et le Moniteur de la papeterie française ont tous deux publié un encart donnant les résultats d'une adjudication datant du 19 mai 1906, faisant suite à un appel d'offres du Ministère des travaux publics, des postes et des télégraphes, qui nous intéresse au plus haut point :


Le 1er lot concernant 20 000 rames de papier pour timbres-poste a été attribué à la maison Martin et fils qui l'emporte face à ses 3 concurrents, car sa proposition était la moins chère. 

La maison Aussedat étant la plus chère avec la sienne (31% de plus) n'avait aucune chance !


  On apprend au passage d'où venait le papier prévu pour notre Semeuse cette année-là : une adresse en plein centre de la capitale, dans le 4ème arrondissement . Peut-être une entreprise familiale de l'Ariège qui existe encore de nos jours ? Cette information m'était inconnue jusqu' à aujourd'hui !


S'agit-il de 20 000 rames de 500 feuilles ? Soit 10 millions de feuilles, pour 3 milliards de timbres ?

  Quoi qu'il en soit, il est fort probable que l'administration qui portait autant d'intérêt sinon plus à la qualité de sa production qu'à ses finances, n'a pu prendre sa décision qu'après avoir examiné et vraisemblablement essayé les différents papiers qu'on lui proposait.

C'est ainsi, à mon avis, que quelques feuilles du papier filigrané de la maison Aussedat se sont un beau jour retrouvées dans les placards de l'atelier de fabrication des timbres-poste du boulevard Brune, même sans jamais en avoir remporté le marché ! 


  Quelques feuilles sont même passées sous les presses typographiques qui imprimaient à l'époque deux des trois timbres cités plus haut. 

On sait que le YT 129 a été imprimé jusqu'à la fin de l'année 1906 même si son remplaçant était apparu pour fêter la baisse des tarifs du 16 avril. 

Pour cette même raison, le YT 130 était en perte de vitesse dans la production de l'atelier. 

Le YT 137 n'est venu quant à lui que quelques mois plus tard (sa première date d'impression connue est du 11 mars 1907).


  Certainement que l'administration qui était bien connue comme étant plus fourmi que cigale, n'a souhaité gaspiller ni le papier reçu gracieusement des papeteries suite à son appel d'offres, ni les quelques feuilles de timbres qui avaient été imprimées dessus afin de le tester !

 Du coup, mais je m'avance peut-être un peu trop, il n'est pas absurde de penser qu'il puisse exister quelque part d'autres timbres imprimés sur ce papier filigrané, même si plus d'un siècle de philatélistes sont bêtement passés à côté !

Je pense tout particulièrement aux trois 10 c. rouges qui étaient contemporains : Semeuse avec sol YT 134, Semeuse maigre YT 135 et Semeuse camée YT 138...

A vos pinces et à vos loupes !

Bonne chasse !

(Forte récompense promise également en cas de découverte !)


jeudi 23 septembre 2021

Une petite en vitesse !

 

    Non, non, je n'ai pas renoncé à dénicher de nouvelles "variétés de case", ni à vous les montrer !

C'est juste que cela ne court pas les rues, et qu'il faut avoir l'œil...

Celle-ci vue sur internet est sympa, et en plus elle est située à la case 1 :


Etant donné que les coins de feuille ont leurs amateurs, on devrait en trouver d'autres...


Et un peu moins nette ici :



  Cette marque blanche, venue comme une grosse épaulette déformer la gracile silhouette de notre Semeuse est assez facilement repérable.


Au vu de la taille des bords de feuille des 2°, 3° et 4° blocs, on pourrait même penser qu'ils proviennent d'un carnet, ce qui serait splendide : la même variété sur les feuilles et sur les carnets !

Je n'ose y croire !

Dommage qu'il n'y ait pas la troisième marge en bas pour être formel !

Qu'en pensez-vous ?