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lundi 28 octobre 2013

Même les couvertures de carnet les plus tristes...

...peuvent se révéler finalement intéressantes !

  Si les collectionneurs de carnets de timbres sont "si nombreux" de nos jours, et si les administrations postales continuent à nous en fabriquer de toutes sortes, c'est certainement, il faut bien le reconnaitre, parce qu'ils sont souvent assez attrayants.

  Que ce soit en raison des timbres qu'ils renferment, souvent imprimés sous un format bien particulier, parfois à un type bien spécifique, avec ou sans pub ou date sur leurs bords, ou bien à cause de leurs couvertures publicitaires qui font le bonheur de beaucoup de thématistes, les philatélistes aiment les carnets. Et depuis longtemps !

  Sauf à leur tout début, en France en 1906, car la Poste avait eu la bonne idée d'ajouter 5 centimes au prix des 20 ou 40 timbres qu'ils contenaient, en essayant de les vendre 2 francs 05 alors que leur valeur d'affranchissement n'était que de 2 francs !
On aurait pu trouver mieux comme lancement !

D'ailleurs les oblitérés de cette époque sont rares, relativement.
Et l'essor des carnets n'a vraiment commencé que par la suite, lorsque la "surtaxe" de 5 centimes a heureusement été supprimée.

De plus, ces couvertures, dites "postales" n'étaient pas très fun comme l'on dit de nos jours !

Il s'agissait d'un morceau de papier +/- cartonné de couleur beige, avec quelques inscriptions.
Le strict minimum sur la première page au début, puis sur les autres pages, avec les tarifs postaux...

  C'est dire si il fallait en avoir envie, pour collectionner ces carnets à l'époque !

Il faut croire que ce fut pourtant le cas, car même plus d'un siècle plus tard, on les voit encore assez facilement, en dehors de quelques raretés +/- introuvables.

Il faut dire que les philatélistes étaient nombreux et souvent spécialisés en ce début de XXème siècle.


Ensuite vint la publicité : sur les couvertures, puis sur les bords : Merci à toi Carlos Courmont de nous avoir donné tant de belles pièces pour nos collections !

Mais je m'égare...

Revenons à ces biens tristes carnets dits "avec couverture postale" :
On les connait tous depuis longtemps, certains valent très chers. La plupart d'entre eux sont sur- sur-surcotés, et tous ou presque sont déjà bien rangés depuis longtemps dans les albums de la plupart des amateurs de carnets, sans que l'on n'y prête plus guère d'attention.

On les a et puis c'est tout. On ne sait même pas si on est content de les avoir, mais on les a.

Ils sont hélas devenus quasiment invendables, puisque trop chers et ne manquant plus à grand monde.
Raison de plus de s'en désintéresser.

C'est là où se situe notre erreur !
Il faut toujours savoir garder l'esprit curieux, même pour ce qui ne parait pas en valoir la peine...


Récemment, sur un site de vente belge bien connu, nous avons vu proposer un carnet portant un chiffre 2 en haut de la première page de sa couverture :

 
Le vendeur était un peu trop gourmand, alors je n'ai conservé dans un premier temps que la photo.
Mais un ami encore plus éclairé que moi a su le négocier à un meilleur prix.


Nous en avons alors discuté, car nous avions déjà vu des chiffres et des inscriptions sur les marges de quelques rares feuilles de couvertures non découpées.
Mais il s'agissait des couvertures publicitaires de Monsieur Courmont, imprimées presque 20 ans plus tard. Et ces inscriptions disparaissaient presque à chaque fois lors du massicotage des couvertures au format voulu des carnets.

Ce n'est que lorsque le découpage était décentré, et sur les carnets haut de feuille que l'on pouvait apercevoir un fragment de ces inscriptions marginales.
C'était d'ailleurs aussi le cas de notre carnet avec un 2 qui est bel et bien haut de feuille.

Mais voilà t'y pas que mon ami se souvient avoir vu un jour chez un négociant un morceau de feuille préparée pour la confection de ces fameuses couvertures postales, non découpé. Seule pièce connue !

Et en plus, le haut de cette feuille comportait un chiffre 1 :



Il n'a pas pu s'empêcher de l'acheter, vous vous en doutez bien, et c'est vrai qu'il n'y avait pas mieux  pour faire la paire avec l'autre !


Comme les amateurs le savent, les carnets de l'époque étaient imprimés en typographie à plat sous forme de 2 feuilles de 120 timbres cote à cote, ensuite séparées afin de donner chacune  3 carnets de 40 puis plus tard 6 carnets de 20 timbres.

Nous trouvions donc logique que l'on ait numéroté 1 et 2 les feuilles de 6 couvertures qui devaient avoir le même format, avant leur découpe que les feuilles de timbres.

Deux feuilles de 120 timbres = deux feuilles de 6 couvertures.

Ce numéro situé sur la bordure du haut, dans la marge, était voué à disparaître si la découpe était bien faite, mais pouvait s'apercevoir ou même se voir si la découpe était décalée vers le bas de quelques millimètres.
Ce qui est le cas pour nos exemples.

Bien entendu, cela ne peut concerner que les carnets confectionnés, haut de feuille (avec bordure du haut non dentelée).

En cherchant bien, on a pu retrouver à posteriori d'autres carnets, tous passés inaperçus, sur lesquels une petite partie d'un 1 ou d'un 2 est +/- visible :

 
 
 

Mais voilà que PATATRA, notre belle théorie vient de s'effondrer avec la découverte de ce carnet, bien sûr haut de feuille, portant un magnifique chiffre 4 !



Ne reste plus qu'à dénicher un 3 me direz-vous !

Vous aurez remarqué au passage que pour l'instant, nous n'avons vu que des couvertures au format 110 x 60 mm prévues pour les carnets de timbres à 5 centimes (au type Blanc et/ou Semeuse), à 15 c. et à 25 c. au type Semeuse.

Mais ceci est également possible pour les carnets du 10 c. rouge Semeuse maigre et Semeuse Camée.

A vos albums!....

Comme quoi, même 100 ans plus tard, ces tristes carnets sont encore pleins de mystères.