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lundi 22 octobre 2012

Une trouvaille !



  Nous avions vu, il y a quelques mois, une spectaculaire et bien curieuse anomalie de piquage dont avaient été victimes quelques carnets rotatifs du 50 c. Semeuse lignée.

  Un célèbre site de ventes sur internet nous a récemment permis d'admirer ce joli carnet au type II B, imprimé à plat au cours de l'été 1929, présentant la splendide variété que voici !

Il s'agit d'un carnet haut de feuille. Issu de la série 175 RP (pour les amateurs spécialistes).

Les dix timbres du haut sont non dentelés, attenant à dix autres timbres normaux.

Les dix paires verticales qui le composent sont toutes différentes qui plus est, du fait de leurs publicités variées, mélangeant anchois,cornichons et les produits de beauté.

C'est peut-être le seul exemple de carnet que vous aurez l'occasion de voir, et qui illustre à merveille le fonctionnement du "peigne" servant à denteler les feuilles imprimées à plat : celui-ci se déplaçait de haut en bas rappelons-le.
Il a ici tout simplement sauté une rangée de timbres.

  A noter que ce type d'accident n'arrivait pas toujours au niveau de la première rangée de timbres d'une feuille, mais pouvait tout aussi bien survenir en plein milieu de celle-ci, comme en témoigne ce bloc :


On voit bien que la dentelure reprenait ensuite son cours au niveau de la rangée du dessous.
Comme si de rien n'était...

Cette anomalie a pu passer facilement inaperçue aux yeux des contrôleurs, une fois le carnet placé dans sa couverture, et il s'est alors retrouvé à la vente aux guichets de la poste, contre la somme de 10 francs de l'époque.

Puis entre les mains d'un heureux acheteur qui a eu la bonne idée de ne pas le découper !

Tant pis s'il a dû en racheter un autre pour affranchir son courrier !
Il n'a pas fait une si mauvaise affaire !

Et tant mieux pour les différents collectionneurs entre les mains desquels le carnet a dû passer depuis...


   J'avais eu la chance d'admirer il y a fort longtemps, à Monaco, l'exposition d'une partie de la collection de Monsieur Françon, qui présentait un carnet similaire, mais avec des publicités différentes : D.U. pour la revue Documentation Unique.

Unique comme ces deux carnets...

J'en avais même pris, et conservé depuis, une photo avec mon appareil sans flash, à travers la vitrine de l'exposition. C'était peut-être formellement interdit, et je m'en excuse aujourd'hui, mais de toute façon sa qualité médiocre n'est pas digne de figurer ici.
Cette photo a toutefois le mérite de témoigner de l'existence d'au moins un autre carnet à moitié non dentelé.

Sauf si il a été découpé depuis...

Quelqu'un l'a t'il vu depuis ?
Entier ou bien sous forme de paires verticales ?

samedi 28 juillet 2012

Oups ! j'ai fait une fausse manoeuvre !



Désolé, mais si vous souhaitez voir mon dernier message, il va vous falloir aller le lire un peu plus bas, comme si c'était en fait mon avant-dernier !.....

A votre avis, magouille ou trouvaille de Castellorizo ?


Cette petite île de la mer Egée, proche de la côte Turque a accueilli en 1920 certains de nos chers timbres au type Semeuse qui ont dû être surchargés pour y servir, suite à la décision du gouverneur militaire de l’île, le lieutenant de vaisseau Terme, commandant alors la base navale.
Un arrêté du 22 juin donna naissance à la première émission comportant 6 valeurs (timbres à 5, 10, 15, 20, 25, et 30 centimes) surchargés O.N.F. Castellorizo (pour Occupation Navale Française).

Les 10 et 25 c. Semeuse sont assez courants, alors que les 4 autres sont très rares.
Cette surcharge était apposée à plat, par blocs de 25 timbres, sans les millésimes, et était de couleur noire ou rouge selon la couleur du timbre.
La valeur qui nous intéresse aujourd'hui est celle à 5 centimes (Yvert n° 137) :


 
Une deuxième émission lui fera rapidement suite le 26.08.1920, à partir de timbres apportés de France par le navire « La Provence », à bord duquel ils ont été surchargés grâce à un nouveau cachet fabriqué sur place : cette fois-ci il a été décidé O F Castellorizo (pour Occupation Française).
Quatre valeurs seulement : 5, 10, 20, et 25 c. dont le tirage ne serait que de 500 exemplaires pour chaque valeur !

Sur le même 5 centimes, la surcharge n'est plus rouge, mais noire :

Remarquez le Z toujours à l'envers sur cette surcharge.

Elle existe aussi inversée, apposée de bas en haut.

Les timbres sont sur papier G.C.

Et l'on connait de très rares millésimes de cette émission (9 pour 1919 avec ce 5 centimes).


Là où cela devient intéressant, c'est que pendant la période qui a précédé l'arrivée des timbres au type Semeuse, on avait utilisé des timbres de France ou du Levant, surchargés en noir ainsi

B.N.F. Castellorizo (pour Base Navale Française).
Cependant, personne n'avait jamais signalé l'existence de cette première surcharge de Castellorizo sur des timbres au type Semeuse !

C'est pourquoi mon sang n'a fait qu'un tour l'autre jour, en voyant cette jolie paire avec millésime proposée à la vente sur internet :


Le papier est bien un G.C. et le millésime bien de 1919.

La surcharge ressemble beaucoup à celle connue sur d'autres timbres, bien qu'on la voie d'habitude plus finement imprimée, moins empâtée.
Alors, d'après vous, est-ce une merveilleuse découverte, un chopin comme l'on dit ?
Ou bien une vulgaire supercherie, une fausse surcharge sur de vrais timbres ?
Toujours est-il que j'avais décidé de l'acheter, car le prix proposé était faible, et même pour le coté purement anecdotique, j'étais preneur.

Avec malgré tout l'arrière pensée de peut-être faire une belle affaire !...
Car, enfin, soyons logiques : pourquoi donc un faussaire se serait donné la peine de créer un faux, alors qu'il n'existe pas d'original connu de ce timbre avec cette surcharge ? ? ?
Personnellement, c'est ce qui me poussait à croire à son authenticité !

Toujours est-il que le sort m'a joué un sale tour : au moment d'enchérir, dans les dernières secondes de la vente, mon ordinateur a été victime d'un "bug", et mon enchère n'a pas été prise en compte !

Faisant le bonheur d'un autre collectionneur pour quelques euros...
J'enrage encore !
Sachez tout de même que l'île avait été évacuée par les autorités Françaises le 21.08.1921, pour être confiée aux Italiens.



Semeuse cherche explications sur ce tarif


Presque tous les philatélistes connaissent fort bien ce timbre à 10 c. vert au type Semeuse avec ses inscriptions maigres, répertorié dans nos chers catalogues sous les numéros 188, 188 A, et 188 B selon qu'il est accompagné ou non de sa bandelette publicitaire (au-dessus ou au-dessous) portant les fameuses publicités Phéna ou Minéraline.


La plupart d'entre eux sait sûrement aussi qu'ils proviennent de carnets de 10 timbres.
Carnets dits "privés" car fabriqués par La Poste à la demande de deux laboratoires pharmaceutiques, qui les ont eux mêmes distribués gratuitement, entre autres à leurs correspondants, souvent des médecins.

Les avantages de leurs produits étaient vantés sur les couvertures des carnets en question.

Les médecins étaient libres d'utiliser les timbres pour leur usage personnel, mais surtout, et c'était le but de l'opération, ils pouvaient commander ainsi par courrier et sans aucun frais les produits commercialisés.
 
C'est le cas de la présente carte postale, carte également distribuée par le laboratoire d'ailleurs.

En 1926, ce sont les laboratoires Mauchant qui ont lancé l'idée avec les carnets Minéraline, puis les laboratoires Phéna ont fait de même en 1927.
L'encre des deux n'est pas tout à fait semblable : plutôt vert-jaune pour le Minéraline et plutôt vert-bleu pour le Phéna.

En revanche, nul ne sait pourquoi il a été décidé de ressortir des placards le vieux modèle de Semeuse dite maigre, qui avait été utilisé entre 1906 et 1910, sous la forme de feuilles et de carnets de 20 timbres.
Quelle drôle d'idée !

Surtout que le 10 c. vert au type Semeuse camée dite grasse était déjà bel et bien né à cette époque, en feuilles à plat ou rotatives, en roulettes à plat ou rotatives, et aussi en en carnets de 20 timbres...

L'initiative Minéraline ayant eu du succès et étant passée +/- inaperçue des philatélistes d'alors, le nombre de carnets conservés entiers est bien moindre que pour son homologue Phéna, d'où la différence de valeur aujourd'hui, alors que les tirages respectifs sont à l'inverse.

Ces timbres ne sont vraiment rares que bien centrés.

Ou bien encore plus rares sur document d'époque non philatélique ayant circulé ! Rarissimes !
Je crois même que l'on peut compter sur les doigts d'une main les Minéraline ayant ainsi servi...

Sur certains d'entre eux, à la case 5 située en haut à droite du bloc de 10, donc toujours avec coin de feuille, le R de REPUBLIQUE a la forme d'un P.

Pour illustrer la demande qu'ont suscitée les timbres Minéraline, voici un document rare de 1927, signé de la main du Dr Mauchant lui-même, répondant à un médecin lui faisant la demande d'un de ses carnets, et auquel il n'a pu fournir qu'un timbre :

Il s'agit d'une pièce exceptionnelle !

Mais revenons à présent à l'interrogation qui a motivé la rédaction de cet article :

Pourquoi donc cette carte est elle affranchie à 30 centimes ?

Est-ce que le tarif normal n'était pas de 40 centimes ?

L'année n'est pas bien lisible sur le cachet.

MERCI de vos commentaires ou réponses, toujours bienvenus !


mercredi 2 mai 2012

Coins datés, variétés et raretés : ça rime aussi parfois !


Nous avions vu il y a quelques jours, de jolies variétés au type Semeuse, datant des premières années de l'impression rotative. Les techniciens de l'époque avaient, nous le reconnaissons, bien des circonstances atténuantes pour expliquer les dysfonctionnements de leurs machines !

Quarante années plus tard, la modernisation étant passée par là, la Semeuse est à présent en nouveaux francs, et les timbres sont imprimés en deux couleurs, donc en deux temps.
Les variétés d'impression ou de piquage sont devenues bien moins fréquentes.

Ce coin daté m'a été proposé en raison du léger décalage de l'effigie rose par rapport au fond turquoise.
Rien de bien spectaculaire ni de bien rare, donc pas trop cher...

Mais il s'agit en fait bel et bien d'une vraie rareté, non pas à cause de cette amusante variété, mais à cause de sa date d'impression !

En effet, ce timbre a été imprimé par intermittence de la fin de l'année 1959, en prévision du passage aux nouveaux francs, et pour marquer le coup comme l'on dit, jusqu'à la fin de l'année 1964.
Les rendements élevés des rotatives modernes font que ces coins datés ne sont pas rares du tout.

Seuls les amateurs de coins datés savent qu'il y a eu 25 tirages ou parties de tirages pour ce timbre.

Un seul tirage n'a duré qu'une seule journée :
il s'agit du le premier tirage identifié par les galvanos I+L, qui a été imprimé en date du 29 mai 1963.

Et voilà ! On pense vendre une jolie petite variété, et on achète en fait une jolie rareté !

Encore fallait-il s'intéresser aux coins datés pour ne pas la laisser passer...

mardi 1 mai 2012

Et un de plus !

Et voilà !
Il n'y avait qu'à demander !
Un de nos amis, grand collectionneur de carnets, avait lui aussi dans sa collection une de ces merveilles, dont voici la photo :


Vous pouvez constater qu'il est très similaire à celui du bas de mon article précédent.

Je l'ai ajouté au bas de ce petit montage photo, puis, grâce à un bidouillage informatique, je n'ai laissé apparaître que la dentelure imparfaite de ces trois carnets :



Ceci nous permet de mieux visualiser le dysfonctionnement technique survenu ce jour là au cours de l'étape de la perforation !

Sans pour autant nous donner une réponse complète :
-est-ce que les picots du peigne se sont dérèglés par endroits ?
-est-ce que ce serait le peigne lui même qui s'est plié ou tordu ?
-est-ce que les trous qui devaient se trouver sous la "feuille" pour laisser passer les picots ont été obstrués ?

Le mystère persiste...

vendredi 27 avril 2012

Comment expliquer cette variété de piquage ?


Ahh, les variétés !
Quel collectionneur oserait dire ici qu'il n'a jamais été tenté par une jolie variété ?
Certainement pas moi !
J'en suis un grand amateur, et pas seulement pour leur coté esthétique, mais aussi car elles nous apprennent souvent bien des choses sur les modes de fabrication de nos chers timbres...

Certes, il en existe beaucoup. Des rares et des moins rares. Des spectaculaires et des microscopiques. Des "pur jus" et des "trafiquées". Et surtout des plus "philatéliques" que "postales" ayant certainement fait davantage le bonheur des marchands ou des postiers que celui des philatélistes, mais leur charme reste souvent indéniable, et leur attrait ne se démentit pas !

On se demande comment certaines ont pu échapper aux contrôles de l'administration pour arriver jusque dans nos albums, tellement elles défigurent notre chère Semeuse, et rendent parfois le timbre inutilisable !

Toujours est-il qu'il en existe de très honnêtes, qui ont su se faufiler entre les mailles et sous les yeux des contrôleurs : souvent ce sont celles qui ne touchent pas trop le timbre lui-même, qui n'empêchent pas son usage pour l'affranchissement, et ne pénalisent donc pas l'acheteur qui, ne l'oublions pas, avait l'intention de s'en servir sur son courrier ! Elles ont alors tout à fait pu être vendues au guichet.
Cela arrive encore de nos jours.

Les deux magnifiques carnets ci-dessus en sont à mon avis un excellent exemple.
Ils ont même été répertoriés : Yvert 199 C71 a et Maury 119 b.
Le premier vient tout juste de se vendre, alors que le second était déjà reproduit dans le volume 2 du Yvert spécialisé. En existe t'il d'autres ? Certainement pas beaucoup !

Il s'agit de carnets du 50c. rouge au type IIA, imprimés en typographie rotative vers la fin de l'année 1931.
A l'époque, il n'y avait pas encore de date, mais uniquement un numéro, comme sur celui du bas.
Chaque tour de cylindre imprimait 8 carnets, et deux numéros, nous l'avons déjà vu.

Les timbres étaient bien entendu perforés avant d'être placés dans les couvertures des carnets, et c'est là que se trouve le noeud du problème...

Ils ont tous deux été victimes d'un accident somme toute assez curieux, survenu lors de l'étape de la perforation : le peigne perforant a visiblement été endommagé, ou bien a été victime d'un grave dysfonctionnement ce jour-là !

Nous savons, qu'en typo rotative, la perforation se faisait de bas en haut, rangée de timbres par rangée.

Ce panneau rotatif, au type IV, probablement issu des rebuts, en est un bon exemple : là aussi il y a eu dysfonctionnement, mais c'était alors le tout début des carnets rotatifs... Fin 1928.



Sur nos 2 carnets, comment et pourquoi le peigne n'a t'il pas pu faire convenablement ses trous pendant un bref instant, et nous donner ainsi ces superbes variétés de piquage ?
Qui pourra nous répondre ?
On a l'impression au niveau des timbres de droite, d'une détérioration "en diagonale" de ce peigne.

En effet, si l'on zoome sur les zones où les trous n'ont pas été réalisés, on aperçoit la trace du peigne qui a tout de même foulé le papier, sans parvenir à le perforer.
Vus de dos, coté gomme, on a par endroit vraiment l'impression d'avoir des timbres non dentelés et même des dentelés tenant à non dentelés : superbe, je vous dis !

En tout cas, il semble, sur le carnet du haut, que ce peigne se soit remis à fonctionner correctement, si l'on considère bien toujours que le piquage se faisait de bas en haut, car la rangée du haut est quasiment normale, alors que les trois rangées du dessous sont toutes les trois touchées à peu près de façon identique par le dysfonctionnement.

Il semble évident que ces deux carnets ont été fabriqués le même jour. En tout cas perforés au même moment. Peut-être même se tenaient ils par la main il y a de ça plus de 80 ans ?
Avant que la bobine ne soit massicotée en carnets.

On comprend qu'une fois collés dans leurs couvertures, la variété ait pu passer inaperçue, pour notre plus grand bonheur : les non dentelés rotatifs au type Semeuse sont vraiment rares, et encore plus rares s'ils sont issus de carnets. Vous pouvez toujours chercher...


A titre de comparaison, voici un autre exemple, du même timbre, issu d'un carnet au type I, mais imprimé à plat quant à lui, illustrant bien la perforation rangée par rangée, réalisée de haut en bas cette fois-ci !
Le peigne a ici tout simplement sauté une rangée.



mercredi 11 avril 2012

Coins datés et Variétés : ça rime !

L'impression rotative de nos chers timbres au type Semeuse a vu le jour en 1922.

Elle se caractérise, entre autres spécificités, par la présence de la date d'impression, au niveau du coin inférieur droit de la feuille : les coins datés sont ainsi nés !

Cette date était imprimée le plus souvent en noir, mais pas toujours : parfois dans la couleur du timbre au tout début des rotatives (nous l'avons vu avec le 10 c. vert de 1922) et parfois même dans la couleur de la surcharge lorsqu'il en était apposée une sur les timbres.


Par exemple, la surcharge "ALGERIE" en rouge :




Ou en bleu pour la Caisse d'Amortissement :



En fait, les moyens de l'époque ne permettaient pas toutes les folies d'aujourd'hui : une seule couleur au début, puis deux.


Les caractères utilisés pour imprimer les chiffres vont varier au cours des années, et aussi selon les différentes presses dont l'atelier va peu à peu s'équiper.


Il existe des erreurs de date (jour, mois ou année), correspondant à des jours fériés ou à des dimanches, jours où l'atelier ne travaillait normalement pas, ce qui permet de les repérer.

L'étude de ces dates est primordiale pour qui s'intéresse aux coins datés. Ceci a permis d'identifier les différents tirages de chaque timbre, ou parties de tirage, sur telle ou telle presse...


La forme des parallélogrammes situés dans le bord de feuille inférieur est tout aussi primordiale, et la bible en ce domaine reste l'ouvrage du Baron De Vinck, relayée par les travaux de la SoCoCoDaMi qui poursuit sa mise à jour, depuis des décennies.


Je vous assure que la collection des coins datés est réellement passionnante, et très enrichissante pour ceux qui osent s'y plonger ! Cela permet de suivre et comprendre les changements de tarifs postaux, les changements de couleur des timbres, et, argument à ne pas négliger, de souvent faire de belles trouvailles, car il existe de vraies raretés ! Surtout si on s'intéresse aux timbres d'usage courant...
Certains tirages sont même quasiment introuvables...


La localisation des timbres dans ce coin de feuille n'empêche bien évidemment pas la survenue d'accidents d'impression ou de piquage, comme nous allons le voir.


Et pour moi, qui suis depuis longtemps un fanatique des coins datés, ces variétés sont encore plus séduisantes.


On rencontre des impressions recto-verso, assez exceptionnelles en impression rotative, comme ce joli 25 c. bleu du 15.12.24 (au type III B) :


Des impressions sur raccord du papier, comme ce 10 c. vert de 1922 au type I B, avec sa date verte, vous l'aurez remarqué :



ou bien ce 25 c. bleu type III B de 1924 :




Des piquages à cheval, comme ce 50 c. rouge de 1926 au type II A :


ou ce 15 c. brun au type I de 1932 :




Celui-ci, non dentelé, du 75 c. lilas de 1931 au type I, vous ne pourrez pas le rencontrer ailleurs, car il est bel et bien unique !




Une seule feuille connue, dont les 60 timbres du bas sont restés non dentelés. Magnifique !


Autre curiosité, le manque d'impression, ici dû à une impression sur raccord, dont la partie supérieure imprimée normalement a probablement été utilisée, alors que le morceau inférieur a fait le bonheur des philatélistes depuis...






Plus étonnant, les faussaires de l'époque se sont même eux aussi appliqués à reproduire ces coins datés, comme en témoigne l'exemple suivant du faux dit "de Marseille" du 50 c. rouge :



Bizarrement, on connait aussi des coins de feuille non datés de ce faux...


On peut aussi trouver des variétés de surcharge :



avec ici le M rapproché de la case 100 des timbres de Franchise Militaire.



Plus courantes sont les variétés d'impression diverses, avec ici le C de centimes absent sur ce 20 c. lilas rose de 1933 :






En revanche, les impressions sur pli accordéon du papier sont rares et toujours spectaculaires :







Voilà, j'espère que cette jolie promenade au pays des variétés aura au moins le mérite de donner à quelques uns d'entre vous l'envie de se lancer dans cette belle collection qu'est celle des coins datés.




Quel dommage que celle-ci soit un peu passée de mode !


Mais d'un autre coté, il vaut souvent mieux ne pas suivre la mode en philatélie...




N'hésitez pas à me contacter si vous cherchez de quoi débuter, j'ai beaucoup de doubles pour pas trop cher, ou pour échanger timbres et connaissances.




Sachez que ce sera toujours un plaisir pour moi !

jeudi 29 mars 2012

Attention, ça se confirme ! !

Nous avions vu en février 2010 que le timbre à 10 c. rouge au type Semeuse avec sol (YT n°134) avait bel et bien été utilisé, comme ses homologues à 10 c., pour la confection de carnets de porte-timbres publicitaires, au début du XXème siècle.

Ce qui n'était pas connu jusqu'alors !

On avait même découvert dans ces pages un tel carnet vantant les produits de la firme Mignon.

Le porte-timbre que voici, le second venu à notre connaissance, vient confirmer que ce timbre a aussi été utilisé par la firme Hella en 1907, et peut-être donc sous forme de carnets...

La chasse reste donc ouverte...

La bête se sent peut-être traquée, elle risque de se dévoiler...

Une prime sera même offerte à celui qui découvrira le premier carnet hella avec 134 !








samedi 10 mars 2012

Les mystères du 35 centimes



Nous avons déjà vu les deux types du 35 c. dit "maigre" de 1906 (YT n°136), qui sont si difficiles à distinguer, ainsi que la bien plus grande rareté du type I, dans un article précédent traitant des millésimes.



La Semeuse dite "camée" à 35 c. quant à elle, a existé en deux couleurs :

- en violet (YT n°142) dès 1907 , avec dans un premier temps un tirage à plat sous la forme de feuilles-vente de 150 timbres avec des millésimes (durant de nombreuses années, jusqu'en 1924), puis un tirage rotatif en 1926 sous la forme de feuilles de 100 timbres avec des coins datés.

- puis en vert (YT n°361) en 1937 -1938 sous la forme de feuilles rotatives de 100 timbres avec des coins datés.

Il existe donc logiquement deux poinçons et deux types différents : le premier au type I pour l'impression à plat, et le second au type II pour l'impression rotative.
La distinction entre les deux types est assez aisée et bien connue au niveau du premier S du mot POSTES.


CONCERNANT LE TIMBRE VIOLET


La fabrication d'un nouveau poinçon s'était imposée du fait du passage à l'impression rotative et de ses impératifs techniques : nouveau galvano sans millésime, qui sera cintré pour s'adapter aux presses rotatives, et nouvelles feuilles de 100.

Le timbre rotatif au type II est d'ailleurs un peu + haut que le type I imprimé à plat à cause justement de ce cintrage, qui va étirer le timbre dans le sens de sa hauteur.

Jusque là, pas de mystère, mais déjà quelques particularités intéressantes :

- on devine que le violet au type II est bien plus rare que celui au type I

- les exemplaires au type II sont même très rares sur lettre, contrairement au type I

- les millésimes sont quant à eux bien plus fréquents que les coin datés

- les exemplaires portant des parallélogrammes sur le bord de feuille, typiquement rotatifs, sont rares, et forcément au type II : pas besoin de regarder le S à la loupe !



A PROPOS DU TYPE I

Premier mystère : pourquoi, entre 1907 et 1924, ce timbre a t'il été imprimé toutes les années SAUF en 1909, 1917 et 1923 ?
Je n'ai pas de réponse !
Mais peut-être que l'un d'entre vous trouvera une explication : besoins en fonction des tarifs ?...


Second mystère : comment différencier les millésimes 0, 1, 2 et 4 des années 1910 de ceux des années 1920 ?
Je l'ignore aussi ! En tout cas, ils se ressemblent fortement !
Papiers différents ? Largeur différente des ponts ?
En dix ans, ils m'ont l'air d'avoir pris quelques dixièmes de millimètre...
J'ai bien du mal de mon coté à être formel.



A PROPOS DU TYPE II

On sait que la très grande partie des feuilles du tirage a été surchargée = 25 c pour les besoins des tarifs de 1926.

L'impression ayant eu lieu durant un mois entre le 19 mars et le 20 avril 1926, on trouve assez facilement des coins datés du timbre surchargé 25 c.


En revanche, amusez-vous à rechercher un coin daté du non surchargé !..
Ce n'est pas pour rien qu'il vaut cher : enfin une cote qui n'est pas usurpée !

On ne connait que quatre dates de ces feuilles ayant échappé à la surcharge, les voici d'ailleurs :
20, 22 et 23 mars et 20 avril 1926

Pas facile à réunir ces quatre là !




En revanche, les coins datés surchargés se rencontrent eux bien plus souvent.
Cependant, il m'en manque encore quelques uns. Et leur cote n'est que de quelques euros.

Alors, si vous avez, je suis preneur... Même à trois fois la cote si vous voulez !
N'hésitez pas !


Pour les amateurs de belles pièces, voici un CD unique ! La fameuse double surcharge.



Une seule feuille a été surchargée par erreur à deux reprises !
Répertoriée dans le Yvert spécialisé. Seulement 100 timbres connus au monde, et donc un seul coin daté !
Tous les timbres sont numérotés au verso et signés par l'expert qui a découpé la feuille (Campeau).

Monsieur G. Monteaux, grand spécialiste des variétés et des coins datés, a jadis vendu ce CD à mon grand père, en 1958 : il est toujours bien rangé depuis dans ses albums, au coffre, à la banque.
Et pas à vendre...






CONCERNANT LE TIMBRE VERT


On a tendance à négliger ce timbre qui, il est vrai, ne présente pas trop d'intérêt : aucun de ses tirages n'est rare.
Il a été imprimé uniquement en rotatif, et donc au type II, bien plus tard que le violet.

Une seule planche utilisée, par intermittence, du 20 août 1937 au 17 novembre 1938.
Il a été surchargé en rouge = 30 pour abaisser sa valeur faciale et écouler les stocks.
Il a été aussi préoblitéré, mais rien de bien excitant dans tout ça !

Mis à part une erreur de date sur un coin daté du dimanche 13.11.1938 (au lieu du 14)...




Enfin... Quant je dis rien de bien excitant...




L'autre jour, en surfant sur le web comme l'on dit de nos jours, je suis tombé sur une belle épreuve collective réunissant trois de mes chères Semeuse, les numéros 360-361-362, à un prix assez attractif.





En effet, je connaissais l'existence de ces jolies épreuves de l'atelier de fabrication, mais, ayant toujours trouvé qu'elles étaient surcotées, je ne m'y suis jamais trop intéressé.



Erreur !....

Si vous prenez la peine d'y regarder à deux fois, comme moi, vous aurez la surprise de constater que le timbre à 35 c. vert n'est pas au type II, mais bel et bien au type I, comme cet agrandissement le prouve !



On voit bien la boucle inférieure du premier S qui n'est pas aussi recourbée que dans le type II. Je vous avais pourtant dit que le 35 c. vert n'existait qu'au type II !



Et bien NON ! Puisque sur cette épreuve, il est au type I.



Premier mystère : Pourquoi, en 1937, réaliser une épreuve avec un poinçon datant de 1907 ?



L'atelier a dû se tromper, ou alors trouver bien plus facile, pour des raisons que j'ignore, de ressortir son vieux poinçon au type I, celui qui servait à l'impression à plat, en pensant que tout le monde n'y verrait que du feu !



Presque tout le monde, mais pas moi !




Second mystère : On connaissait aussi l'existence de timbres à 35 c. vert, présentant la variété, assez rare d'ailleurs, d'être non dentelé.



Il est même catalogué au rayon des variétés de ce timbre YT 361. En voici un :




Sauf que lui aussi est au type I , imprimé à plat, et qu'il est donc impossible qu'il s'agisse d'un non dentelé du 361, timbre n'existant qu'au type II rotatif.



Il s'agit donc d'une nouvelle erreur, de nos catalogues cette fois-ci.



Il est fort probable que ce non dentelé vert soit en fait un essai de couleur du 142 qui sera finalement émis en violet, et imprimé à plat, au type I.



Mais ça je le savais depuis longtemps, car, si mon exemplaire avait été un vrai non dentelé du 361, il aurait obligatoirement présenté des parallélogrammes sur son bord de feuille supérieur, prouvant l'impression rotative !



Impossible d'avoir un haut de feuille vierge en rotatif !



CQFD !



Comme quoi, l'existence de tous ces différents types, n'est pas qu'un inutile casse tête...