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dimanche 24 mars 2024

News du mois

 

 Il m'arrive, lorsque l'occasion se présente, de mettre à jour certains de mes articles, sans pour autant en faire un nouveau. Je corrige certaines erreurs, ou bien y ajoute des images récemment découvertes. Mais aujourd'hui, je vous présente quelques nouveautés qui permettront peut-être de relancer deux anciens sujets qui étaient restés jusque-là sans réponse.

  Revenons tout d'abord sur la célèbre retouche de la case 40 de certaines feuilles rotatives du 10 c. vert Semeuse au type III. Pas encore assez connue d'ailleurs, puisque j'ai eu la chance de trouver une nouvelle date sur une demi feuille au sein de laquelle le fameux S retouché du mot POSTES était passé inaperçu :

Celle-ci est du 2 avril 1927, qui s'avère être le dernier jour du tirage de ce cylindre R+S. Il est donc établi que la retouche est bien présente jusqu'à la fin de l'utilisation de celui-ci. Rien d'étonnant, mais encore fallait-il pouvoir l'affirmer.

  Il nous reste à découvrir une feuille pareillement retouchée, mais datant du début du tirage pour savoir si l'ensemble de celui-ci est concerné, ou bien si l'accident responsable est survenu entre le 5 octobre 1926 (premier jour du tirage) et le 19 novembre 1926 (première date répertoriée avec la retouche).

Ouvrez donc l'œil si vous en croisez !

Cliquez sur ce lien pour accéder à l'article original du 30.11.2020 :

Case 40

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  Ensuite, je relance le problème posé par l'existence d'un point de couleur situé au niveau du pont de certaines feuilles de 150 imprimées en typographie à plat, et que vous avais soumis le 09.03.2020, et que vous pouvez relire en cliquant sur ce lien :

Point du pont

Non, je ne connais toujours pas le pourquoi de son existence, mais je viens de le croiser à la première ligne d'un haut de feuille de 1921 du 25 c. bleu, non répertorié jusqu'à ce jour :

Avec en prime, une jolie variété de piquage !

Le mystère reste donc entier.

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  Pour finir, grâce à l'aimable contribution d'un de nos érudits lecteurs, je reviens sur la faramineuse surtaxe aérienne des courriers acheminés par avion de Paris à Londres devant laquelle je m'enthousiasmait il y a de ça 15 jours à peine.

En voici un autre exemple, intéressant du fait de sa date précoce, le 10 décembre 1919 :


Un autre, grand format, du 11 octobre 1920, affranchi à 4 f. 75 :


Deux autres affranchies à 6 f. 40 pour un échelon de poids certainement encore supérieur :

Celle-ci, du 1er mai 1920, égale mon record de 11 timbres à 25 c.

Celle-là du 28 avril 1920


Et une dernière, encore plus extraordinaire par son format, et certainement son poids, puisque affranchie à 15 f. 85, soit environ 124 euros, soit le prix d'un billet d'avion aujourd'hui, mais pour une personne, avec aller / retour !

Adressée au TIMES le 22 juin 1920

Que pouvait-elle bien contenir ?
Probablement pas des lettres d'amour.
Et de quel échelon de poids s'agissait-il ?

Un nouveau record en tout cas, avec 20 timbres à 25 c.

Quel dommage que la première Semeuse à 50 c. ne soit apparue que l'année suivante !

Je remercie chaleureusement les chanceux propriétaires de ces courriers si spectaculaires


mardi 19 mars 2024

Vous connaissiez, vous ?

 

DUFAYEL : ça vous dit quelque chose ?

Moi non jusqu'à ce mois-ci, mais il faut dire que je ne suis pas parisien, ni né au début du XXème siècle, hélas (pour la naissance).

Quelques anciens auraient pu répondre : "N'est-ce pas lui qui a repris le Palais de la nouveauté ?"

Encore aurait-il fallu connaitre l'existence de ce grand magasin. Qui a fermé ses portes en 1930.Situé rue de Clignancourt, et non sur les grands boulevards.

Je vous laisse taper son nom sur Google et voir ce que ce bonhomme a réussi à faire en quelques années pour que son magasin soit considéré comme le plus grand du monde !

Grand, le mot est un peu faible !

Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler, et il n'en reste que des traces dans la capitale, contrairement à tous ses concurrents des beaux quartiers de l'époque dont les vitrines brillent encore aujourd'hui.

Et même sans le connaitre, je l'aime bien ce type ! 


Voyez plutôt ce qu'il avait prévu à son décès en 1916, n'ayant eu aucun héritier :

Dans son testament, il n'oublie pas ses employés. « Tous sans exception, depuis le caissier en chef jusqu'au balayeur des escaliers. Il y avait cependant, dans le testament, une clause qui excluait de ces legs les employés qui auraient fait grève, ne fût-ce qu'une journée [en 1905].

L'intérieur était à la hauteur !

D'autres belles images trouvées sur Gallica en cliquant ici :

  Au début des années 20, comme beaucoup d'autres, son magasin dut faire face au manque de pièces de monnaie, et utilisa à leur place des timbres-poste, protégés dans des petits carnets, pour une valeur de 1 ou 2 francs.

La preuve la voici :

Personne ne l'avait jamais vu ce carnet monnaie depuis un siècle !

Initialement prévu pour 20 timbres à 10 centimes, il en contient 20 à 5 centimes, et une correction manuscrite a été faite. Comme quoi ils manquaient également de timbres...

Mais notre Semeuse, une fois de plus était bien là.

Je ne pouvais pas le laisser passer !


 

samedi 9 mars 2024

A nous les petites anglaises !

 

   En 1919, il vous fallait 25 centimes pour affranchir une lettre destinée à votre petite amie demeurant à Londres, et les bureaux de poste vous proposaient la plupart du temps une magnifique Semeuse bleue qui, à l'époque, n'existait que sous la forme du type IA (identifié bien plus tard) :


Bien entendu, vous aviez également la possibilité d'utiliser plusieurs timbres pour arriver à cette valeur, et en fonction de ce que vous aviez en stock, de nombreuses compositions étaient possibles. Cependant, la majorité du courrier partant de France vers les quatre coins du monde portait ce timbre bleu que j'aime tant, et c'est avec plaisir que je collectionne ainsi les destinations les plus sensationnelles.

25 c. de 1919 représentent +/- 33 centimes d'euro d'aujourd'hui

Alors que le même envoi vous coûtera cette année 1,96 €

Avec un vilain timbre en plus. 

Je vous laisse apprécier le progrès !

  Si vous la postiez à Paris à l'époque, votre missive était acheminée tout d'abord en train, puis par bateau pour traverser la Manche, puis à nouveau par le rail, mais elle finissait toujours par arriver à bon port et à temps. Aujourd'hui, je pense que ce n'est plus que par train.

Pensez-vous que le creusement du tunnel puisse expliquer les 500 % d'augmentation ? Non, bien entendu, mais cela donne à réfléchir.

  L'acheminement prenait en général 2 jours, et votre correspondante recevait donc des nouvelles assez fraiches. Il fallait cependant ne pas être trop pressé. Le téléphone (fixe) n'était pas encore à la portée de tous. On attendait le passage du facteur avec impatience. C'était le bon temps.

  Depuis quelques années (nous en avons déjà parlé ici) l'avion pointait le bout de son nez et faisait rêver le monde entier, bien plus que le train dont on pouvait alors se lasser. Surtout pour les voyages, et pour de longues distances évidemment.

Mais même pour transporter du courrier, ce nouveau moyen de transport ultra rapide faisait parler de lui, car le gain de temps pouvait être synonyme de gain d'argent. Et l'appât du gain a toujours été un vecteur de modernisation.

  Je me demande QUI a bien pu avoir l'idée de mettre en place un service postal aérien à l'été 1919 entre Paris et Londres, et QUELLES étaient ses motivations ? 

Y avait-il une demande si forte pour que le courrier passe d'une capitale à l'autre dans la journée ?

Ou bien était-ce pour mettre en place un service nouveau, original et à la mode, véritable porte étendard de la modernité de l'administration ?

La France était alors en pointe au niveau international dans bien des domaines.

Blériot avait été le premier à traverser la Manche en 1909

Avec son monoplan :

Dix ans plus tard, la Compagnie Générale Trans-aérienne rachète à l'armée 5 avions de chasse biplan du type  Nieuport 28, et les transforme en août 1919 pour les rendre aptes au transport postal :


  L'administration a bien dû établir un contrat avec cette CGT (mais je n'en ai pas retrouvé la trace) afin de mettre en place ce service postal aérien à partir du Bourget, assurant le transport du courrier vers Londres en quelques heures : pour environ 350 Km.

Un tarif qui semble astronomique a alors été fixé : 3 francs 25 pour une lettre simple :

Surtaxe aérienne pour la lettre de 20 grammes entre Paris et Londres 

= 3 francs  (décret n°14916 du 29/09/1919)

Celui-ci, probablement jugé excessif, ne sera appliqué que pendant un an à peine, et passera à 1 f. en septembre 1920.

13 fois le prix de la lettre habituelle !

Cela ferait plus de 25 euros aujourd'hui !

   Vous me voyez venir : un tarif exorbitant, durant une courte période, et en pleine période d'utilisation de ma Semeuse préférée...

Les riches amoureux parisiens désirant absolument correspondre en urgence avec une petite anglaise, ne devaient pas se bousculer au portillon. A moins qu'ils ne veuillent vraiment l'impressionner...


   Plus d'un siècle plus tard, avec de la chance et de la persévérance, on peut cependant trouver quelques superbes témoins de cette aventure aéropostale, mais logiquement, pour arriver au bon tarif, c'est le timbre à un franc au type Merson qui brille sur ces lettres à côté de notre Semeuse :

Du 20 janvier 1920

Du 4 mars, arrivée dans la journée

Sur ces deux premières a été apposée en Angleterre la griffe 
"EXPRESS FEE PAID 3d"


Du 8 mars, arrivée le lendemain

Du 31 mars

Du 8 juin, avec la toute récente vignette Guynemer apparue en mai


Du 24 juin, arrivée dans la journée


Par chance, certains expéditeurs ont préféré écouler leur stock de 25 c. bleu Semeuse, avec pas moins de 13 exemplaires pour faire le compte :

Celle-ci, du 12 mai, j'enrage encore de l'avoir ratée sur internet à cause de mon iPad qui a mis trop de temps à enchérir au dernier moment !


Celle-là du 1er mai , j'y ai renoncé à cause de son prix, et car elle ne porte hélas aucun cachet d'arrivée au dos, ni de mention "EXPRESS", ni de trait vertical au crayon bleu qui souvent identifiait ce service rapide


Toutes comportent bien en revanche la mention manuscrite ou tamponnée, et/ou l'étiquette rose "PAR AVION" qui est d'ailleurs du tout premier modèle, ayant fait son apparition en 1918.


  Le gros intérêt de la collection de ce timbre, c'est que les différents tarifs qui se sont succédés, surtout pour l'étranger, ont presque toujours été des multiples de sa valeur faciale, ce qui permet de trouver des affranchissements spectaculaires.

Pour l'instant, mon record personnel était de 9  sur une lettre à 3 f. pour Dakar au Sénégal :

Toujours Par Avion, mais en 1926



Mais depuis quelques jours, j'ai fait mieux avec celle-ci qui vient compléter le sujet d'aujourd'hui, et qui en comporte  tout de même 11 :

Partie de Paris, boulevard des Italiens le 5 mai à 11 h. 30 
Et bien arrivée au centre de Londres à 18 h. même après avoir perdu en vol son étiquette rose dont on voit la trace.



Au 10, Randolph Road, qui ressemble à ça aujourd'hui :


Miss Hemsley devait attendre impatiemment le facteur dans son hôtel particulier ! Ce qui explique que son amoureux à Paris ait choisi ce coûteux mais si rapide moyen de la contacter. Visiblement, ils pouvaient se l'offrir.

Il a même noté au dos de sa lettre, à 9 h. 50 du matin ce mercredi 5 mai, avant de la poster :

"Pourquoi aucune nouvelle depuis lundi. 
Es-tu minable" (seedy en anglais)

Les plus attentifs auront noté que la lettre du samedi 1er mai que je vous ai montrée plus haut (sans arrivée) est de la même main, pour la même Miss. Celle-ci avait donc dû lui répondre le lundi 3 !

Comme quoi ce tarif exceptionnel avait sa raison d'être !
Ne serait-ce que pour ces deux amoureux.

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  Au passage, et pour le plaisir des yeux, voici un document de 1925, servant à enregistrer les communications téléphoniques du bureau de Saint Pierre Bois, près de Thanvillé dans le Bas-Rhin, avec cette fois-ci 18 timbres à 25 centimes : difficile à battre !

Mais ce n'est pas un courrier...


Merci de bien vouloir me les signaler si vous croisez de tels "Par Avion"
En cliquant sur "Aucun commentaire"
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