L'année 2018 se termine. Elle aura été pour moi très riche en jolies trouvailles philatéliques : la plus belle de toute ma vie de collectionneur !
J'ai eu l'occasion et le plaisir de vous en faire découvrir un assez grand nombre dans ce "blog" mais le temps m'a parfois manqué... Et c'est tant mieux : j'aurai ainsi la chance en 2019 de vous en montrer d'autres assez sympa, c'est promis !
Voilà déjà une bonne résolution de prise...
Etant donné que j'aime bien la tradition qui voulait que l'on s'envoie une carte de vœux par la poste, et que celle-ci tend fâcheusement à disparaître au profit des SMS ou des courriels, je profite de ce pénultième jour de 2018 pour vous en poster une :
Avec un peu de chance, et grâce à la bonne volonté des facteurs d'internet, elle va réussir à se faufiler entre les barrages routiers des manifestants, et arrivera juste à temps !
Vous avez vu ? Elle a bien pris soin d'enfiler son gilet jaune...
Ceux qui me suivent depuis toutes ces années ne vont pas se demander bien longtemps quelle jolie carte j'ai bien pu choisir pour eux.
Non ! Assurément pas une de celles que l'on trouve recouverte de paillettes, de décors enneigés, ou bien qui se met à pousser la chansonnette lorsqu'on la déplie...
Vous vous doutez tous que je n'ai pas pu m'empêcher de vous trouver une belle Semeuse pour marquer le coup, et vous avez bien raison.
Mais n'ouvrez pas trop vite l'enveloppe, et faites bien attention à ne pas endommager ce qu'elle contient !
Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Visiblement, un joli coin de feuille du 25 c. bleu annulé avec des hexagones concentriques que les philatélistes connaissent sous l'appellation de para-oblitération. C'est déjà joli !
La Poste maculait ainsi volontairement les timbres de sa production qui ne satisfaisaient pas à toutes ses exigences de qualité : les ratés, les défectueux, tous destinés au rebut.
Ceux qui ont fini par se retrouver dans les collections se sont donc faufilés hors du droit chemin qui aurait dû les conduire à être détruits, et ce pour notre grand plaisir.
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Mais comment se fait-il, me demanderont les plus observateurs d'entre vous, que le bord de feuille en haut soit perforé ? Ce n'est jamais le cas, normalement !
Et s'il s'agissait d'un inter-panneau (qui, lui, est toujours dentelé), plutôt que d'un haut de feuille, on devrait y trouver les fameuses barres horizontales de couleur bleue, comme sur ce fragment de feuille par exemple :
Serait-ce pour cette raison ?
Quelqu'un aurait-il tout bonnement oublié les barres ?
Ce qui aurait justifié la mise au rebut ?
Non ! Je n'ai jamais vu de feuille ou de partie de feuille qui ne soit porteuse de ces barres imprimées dans la couleur des timbres. Jamais !
Elles étaient là pour éviter que ne soit mis à la disposition du public, des vignettes vierges de toute impression, parfaitement au format d'un timbre, toutes faites sur un papier authentique et gommé.
Cela aurait pu tenter les faussaires !
Ils auraient pu les utiliser pour leurs malhonnêtes fabrications...
Je crois d'ailleurs savoir que cela a bel et bien été le cas quelques fois.
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Il ne faut jamais dire jamais me répondront les plus pointus !
Les feuilles destinées à la fabrication des carnets à plat étaient dépourvues de ces bandes !
C'est tout à fait exact : pour ces feuilles de 120 timbres que l'on coupait en 6 afin d'obtenir le bon format des carnets de 20 ou de 40, cet intervalle était obligatoirement coupé en son milieu à l'atelier de fabrication. Du coup : inutile d'y imprimer la moindre barre de couleur ! CQFD
Comme cette découpe ne se faisait qu'une fois que la feuille avait été agrafée dans une feuille correspondante de 6 couvertures, aucune feuille ne pouvait jamais sortir indemne de l'atelier.
Toutes étaient transformées en carnets !
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Presque toutes !...
On sait depuis 2004, depuis le jour où la maison Roumet a mis en vente un ensemble exceptionnel de feuilles pour carnets au type Semeuse, restées entières près d'un siècle, que cela existe.
On en connait 4 exactement : une dentelée et une non dentelée du 5 c. vert et du 10 c. rouge, les plus magnifiques joyaux de la philatélie pour moi, ainsi que quelques fragments du 10 c., mais aucune feuille ni fragment du 25 c. bleu.
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Juste un petit bout en fait, celui-ci :
Ce bloc a conservé ses 2 inter panneaux dentelés (sans barre de couleur donc) ce qui démontre qu'il s'agit d'un des 4 blocs de 10 (ni celui du haut, ni celui du bas) situés sur la moitié droite d'une feuille de 120, jugée défectueuse et annulée, puis hélas découpée.
Pas facile en effet de faire sortir discrètement une feuille entière de l'atelier...
Celles vendues chez Roumet, provenaient de la collection d'un grand collectionneur de l'époque, maître Henri Kastler, notaire à Paris.
Il n'est pas impossible que sa notoriété lui ait permis de visiter l'atelier dans les années 1910-1915, et de bénéficier d'une exceptionnelle faveur de l'administration à cette occasion...
Ce bloc bientôt centenaire a une dizaine d'année de moins que lesdites feuilles.
L'absence de trace d'agrafe sur son bord gauche prouve bien qu'il n'a jamais été question de s'en servir pour fabriquer un carnet.
Qui sait si les autres timbres ont été dirigés vers les rebuts, et s'il s'agit vraiment du seul fragment de feuille pour carnets de ce 25 c. bleu ayant su y échapper ?
Personne ! Mais moi je le pense, et je l'aime vraiment beaucoup !
C'est la deuxième fois que je le croise.
Lors de notre première rencontre dans les années 80 sur les hauteurs de Cannes, je n'avais ni l'âge ni les moyens de me le payer, ni toutes les connaissances voulues pour l'apprécier à sa juste valeur. Nous nous étions séparés bons amis.
Pour finalement nous marier cette année...
Cerise sur le gâteau, le timbre est au type IV, celui des premiers carnets du 25 c. datant du début de 1920, dont on sait qu'ils n'ont pas donné satisfaction, ce qui leur a valu d'être assez vite remplacés par ceux au type I B, puis par ceux au type II, tous sans publicité, et avec cette même couverture :
Décidément non, je n'aurais vraiment pas pu
vous trouver mieux comme carte de vœux !
Pourvu que 2019 nous réjouisse autant !...
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