Timbres de la dernière rangée non dentelés (le piquage se faisait de bas en haut) issus d'une impression pourtant plus tardive : D+D datée du 12 juin 1922
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La nécessité d'un matériel d'impression spécifique est à l'origine du type spécifique de ces timbres : le type IB. Il a été fabriqué à partir du vieux poinçon du 10 c. qui était initialement de couleur rouge (Yvert n°138) et au type IA.
Celui-ci a été copié et retouché pour donner 4 galvanos de service de 50, qui ont dû pour la première fois être cintrés, c'est à dire courbés, puis assemblés pour donner un cylindre d'impression. Un tour de cylindre imprimait alors 2 feuilles de 100 timbres, séparées par les fameux parallélogrammes qui permettent depuis de distinguer les deux "planches" de A+A.
Comme cette presse 1 ne comportait qu'un cylindre et qu'un encrier, la date et les numéros des feuilles étaient imprimés par la même occasion, et se retrouvent donc de la même couleur que le timbre : c'est à dire en vert. De plus, il a fallu dégager à cet effet des évidements à gauche et à droite au sein de ces parallélogrammes, pour pouvoir y loger ces renseignements.Par la suite, dès 1923, les presses permettront d'éviter le travail que cela représentait de dégager ces emplacements, et d'imprimer la date et les numéros par dessus les parallélogrammes, en noir cette fois-ci, à l'aide d'un autre cylindre, afin qu'ils soient mieux visibles.
Un progrès de plus.
La numérotation automatique des feuilles rotatives facilitait la comptabilité qui était auparavant manuelle.
Les premières marques sont apparues en juin 1924 avec le timbre à 85 c. rouge Semeuse lignée, mais elles seront d'abord visibles au niveau du coin inférieur gauche.
Les voici d'ailleurs :
Du fait des nombreuses feuilles défectueuses, il arrivait souvent, que dans un paquet de cent feuilles, on soit obligé d'en rejeter quelques unes fautées. Une feuille de remplacement était alors insérée dans le paquet, et, pour ne pas gêner la comptabilité, cette feuille de remplacement devait évidemment comporter le numéro de la feuille fautée qui avait été supprimée.
Pour ce faire, on annulait à la main, au composteur, le numéro imprimé et on le remplaçait par le numéro de la feuille qui avait été rejetée :
Avec l'amélioration de la maîtrise de cette nouvelle technique, les feuilles fautées sont devenues par la suite plus rares, mais cela arrivait malgré tout parfois, et il est donc possible de trouver de tels coins de feuilles inférieurs gauches re-numérotés pour tous les autres timbres rotatifs.Il arrivait même qu'une feuille déja re-numérotée doivent remplacer à nouveau une autre feuille fautée, et se retrouve donc être re-re-numérotée !
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Les coins datés, et encore plus les feuilles entières, de ces premiers tirages rotatifs sont fort rares : on ne connaît que trois jours à ce fameux tirage A+A, la première date étant le samedi 4 mars 1922, date mythique pour tout collectionneur de coins datés !
Le 7 et le 24 mars complètent ce tirage, mais le 24 a le chiffre 4 imprimé à sec.
En plus de 35 ans de philatélie, je n'ai jamais trouvé de coin daté de ce tirage !
Si vous en voyez un un jour, vous savez à présent à qui vous pourriez le vendre...
En revanche, j'ai vu se négocier deux feuilles entières. J'ai bien entendu sauté immédiatement sur la première, mais malheureusement raté la seconde. Le vendeur (célèbre organisateur de VSO de la rue Drouot) en ignorait d'ailleurs la rareté !
On remarquera l'absence de numéro de presse au niveau de l'interpanneau, inutile puisqu'il n'y en avait qu'une à l'époque ! Ainsi que l'absence des 3 futurs points de couleur situés à mi-hauteur.
Les deux dernières, photographiées en noir et blanc, ont en plus l'avantage d'avoir été imprimées consécutivement (numéros se suivant 85714 et 85715) et représentent donc un tour complet du cylindre A+A, ici en quelque sorte reconstitué après + de 88 ans de séparation....
A noter : toutes les trois sont des feuilles de remplacement, re-numérotées à la main.
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En espérant vous avoir donné envie de vous lancer dans la collection des coins datés, collection certes un peu passée de mode aujourd'hui, mais qui regorge de nombreuses merveilles à la portée de ceux qui savent les découvrir, et de tout un tas d'informations passionnantes et souvent méconnues sur nos amis les timbres.
1 commentaire:
Bonjour,
J'adore tes articles.
Mais une petite précision sur la Chambon s'impose.
La première machine a été acheté le 3 juin 1921 et elle était déjà dans les murs de l'atelier depuis l'année précédente.
Il aura quand même fallut une bonne année pour la mettre au point et pour ne fabriquer que des feuilles alors que le but initial et la commande initiale était pour la fabrication des roulettes. Les essais de cintrages ayant re-commencé eux en 1920 et étant aux points.
Source : Extrait des archives nationale, séance de la commission des marchés du 21 juin 1921 cote F/90/21784 et séance du 21 juillet 1927 Cote F/90/21794.
Bien amicalement,
Jean-Luc
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