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samedi 30 novembre 2024

Pas d'accord !

 

  Mais vraiment pas du tout d'accord !

Au mois de mai dernier, je vous avais détaillé un article reproduisant de magnifiques épreuves de la collection de Mr Françon. Il vous suffit pour vous le remémorer, de cliquer sur ce lien :

Timbroscopie 1996

Et voici par une heureuse coïncidence qu'un négociant parisien met en vente certaines de celles-ci, dont deux des plus originales, puisque bien différentes de tout ce que nous connaissons comme type de Semeuse :




   Claude Jamet dans son article, sans nul doute en se basant sur des informations fournies par Mr Françon lui-même, nous dit que Mouchon, chargé de graver et créer notre Semeuse pour le printemps 1903 en remplacement du type qui porte toujours son nom, avait initialement envisagé ce modèle et ce format restés sans suite. .
Il suppose même que l'artiste aurait préféré que le nouveau timbre vienne plutôt remplacer ceux au type Merson. Il est vrai que le format horizontal et la valeur faciale à 50 c. pouvaient en effet y faire penser.

Mais pas du tout : la première série au type Semeuse a toujours été prévue pour les petites valeurs faciales : de 10 à 30 centimes ! Et le type Merson a d'ailleurs poursuivi ses bons et loyaux services bien après 1903, pour les plus fortes valeurs faciales. 
=
Premier point de discorde.

  Je m'étais d'ailleurs demandé pourquoi ces épreuves affichaient une faciale de 50 c. et je n'ai toujours pas la réponse à ce mystère.

  J'avais même émis quelques lignes plus bas dans mon texte du 28 mai dernier, l'hypothèse que ces épreuves puissent dater de 1906 à cause de leur ressemblance avec le non émis "avec soleil devant". 


Et il ne faut pas oublier que Mouchon a dès le début de sa mission consciencieusement suivi le travail et le modèle en plâtre de Roty, qui avait bel et bien fait le choix de placer le soleil à droite comme sur ses monnaies depuis 1897, et d'une faciale de 15 c. correspondant au tarif de la lettre simple pour l'intérieur depuis 1900.
=
Deuxième point de discorde.

   La ressemblance flagrante n'est à mon avis pas du tout fortuite entre ces deux épreuves sur lesquelles la lumière vient de la gauche, et le timbre non émis "avec soleil devant" dont voici une magnifique épreuve issue de la même fabuleuse collection :


Pour moi elles datent de la même période
=
Troisième point de discorde.

Ici la valeur faciale est logiquement de 10 c. puisque c'est en 1906, et pour marquer comme il se doit la baisse extraordinaire du tarif cité ci-dessus, que de multiples essais et tâtonnements furent réalisés avant d'aboutir à la Semeuse "maigre" émise en remplacement de la Semeuse "lignée".

  C'est d'ailleurs grâce à la vente dont elles font partie toutes les trois, et au fait que les images fournies sur internet à cette occasion sont d'une excellente qualité que j'ai pu les admirer avec la plus grande attention, et surtout trouver une preuve de ce que j'affirme !

Regardez donc au bas de celle dessinée et peinte par la main de Mouchon, 

ce que l'on aperçoit et qu'il a tenté de masquer :

(au mieux en cliquant sur l'image)


Une faciale à 10 c. sous le fameux soleil !

Et une partie de REPUBLIQUE FRANCAISE sous les pieds de la Semeuse !


Qui osera nier la ressemblance avec l'épreuve "au soleil devant" dont revoici le bas ?



   Il me semble à présent bien établi que si Mouchon a dessiné cette surprenante épreuve au format horizontal avec son médaillon, ses rameaux d'olivier et sa petite étoile ridicule en haut à gauche, c'est bien en prenant pour modèle son essai de Semeuse "au soleil devant", et que ceci a bien eu lieu en 1906 et non pas au tout début de son travail en 1903. 
C'est à mon avis absolument indiscutable !


*****


  Je profite aussi de l'occasion que me fournit cette vente pour vous montrer ce qui pourrait bien être le témoin de l'existence du fameux "poinçon" en bois (au grand format et gravé à l'endroit) dont il était également question dans l'article :

Ces deux épreuves ont été tirées avec le poinçon dit archaïque,

(qui fut gravé d'après une gravure sur bois si on en croit ce texte manuscrit)

ce qui vient confirmer que celle-ci était bien à l'origine de la conception 

de notre Semeuse, au sens le plus strict du mot, début 1903 !


Mais comme il a disparu, personne à part moi n'en a jamais trop parlé de ce bois. 

Je ne résiste pas au plaisir de vous remontrer l'épreuve peut-être unique à laquelle il a donné naissance, pas vraiment prise au sérieux à cause de son format et de son dessin inversé, et pas appréciée à sa juste valeur :

Une merveille de finesse !


samedi 23 novembre 2024

Un point c'est tout ?

 

   Vous savez que je m'intéresse de prés aux dates d'impression de ma Semeuse, et que je les répertorie consciencieusement, lorsque j'en croise.

Pas celles des coins datés que je collectionne également, mais qui ont déjà été recensées par d'illustres prédécesseurs dont le principal est le Baron de Vinck. Mais je veux parles ici de celles figurant au bas des feuilles de 150 imprimées en typographie à plat, avant l'apparition des coins datés et des rotatives.

Je n'arrive pas toujours à en déterminer l'année avec certitude car il faut pour cela disposer du millésime, et donc de grands blocs ou panneaux, qui ne courent pas les rues.


   J'avais déjà remarqué que l'on trouve parfois (rarement) un point entre l'initiale identifiant le conducteur de la presse ce jour-là, et la date.

Et je me demande bien à quoi tient la présence de ce point : auriez-vous une idée, vous ?

Voici pour cette Semeuse lignée 20 c. brun YT 131, ce que j'avais déjà noté pour l'année 1903, au mois de juin :





Ce qui prouve que le fameux point n'était pas systématique, à quelques jours d'intervalle.


Or, je viens de voir ces deux fragments imprimés le même jour :


AVEC  et  SANS point !

(Les oblitérations de février et mai 1904 ne laissent pas de doute sur l'année d'impression 1903)

   Du coup je formule une hypothèse, et je vous la soumets : 

Peut-être que ce point permettait de différencier les deux demi-feuilles, imprimées ensemble sur la presse 10 sous la forme d'une feuille de 300 ?

Un mystère de plus à éclaircir !

Pourquoi ce point a ensuite disparu ?


MERCI à nos lecteurs de bien vouloir nous donner leur avis

et de nous signaler le cas échéant d'autres exemples en leur possession.


Personnellement, concernant la Semeuse pourtant imprimées pendant des décennies, je ne connais que ces autres exemples avec le YT 130 :

(1903 ou 1904)

(impossible d'en connaître l'année)

(impossible d'en connaître l'année)

Et cet autre du 2 mars 1909 pour le YT 137 :



C'EST CURIEUX, NON ?



dimanche 17 novembre 2024

Joyeux 100ème anniversaire !

 

  C'est il y a pile poil un siècle, le 18 novembre 1924, que fut imprimé le plus désiré si ce n'est le plus rare et le plus beau des carnets publicitaires de France. Et c'est une nouvelle fois ma Semeuse favorite qui avait été choisie pour satisfaire à la demande de cette célèbre enseigne parisienne :

Et celle-ci s'y connaissait en publicité : 

C'était la belle époque, et les dames se préparaient à affronter l'hiver :

A l'approche de Noël, les enfants s'impatientaient déjà :

Tous les supports étaient bons pour donner envie à la clientèle d'y venir faire ses emplettes :




   Mais cela ne faisait que quelques mois que l'administration et l'imprimeur des couvertures Carlos Courmont avaient eu l'idée géniale de faire figurer de la publicité sur les marges des carnets de timbres (qui étaient alors de 20 timbres).

A titre tout à fait exceptionnel, et pour la première fois, elle a fourni à ce grand magasin un petit nombre de carnets (certains disent 3000), ne contenant que 10 timbres, qu'elle ne vendra donc jamais aux guichets de la poste ! Un petit évènement en soi.

Le Louvre avait choisi de les distribuer gratuitement auprès des concierges de la capitale afin de toucher le plus large public. Et beaucoup d'entre eux en ont utilisé les timbres pour leur correspondance. Donc très peu de carnets ont été conservés. Ils ont ainsi échappé aux philatélistes de l'époque, qui d'ailleurs, ne s'intéressaient pas encore trop aux carnets.

C'était un assez beau cadeau, d'une valeur de 2 f. 50, et esthétiquement assez réussi.

Un siècle plus tard, c'est devenu une pièce majeure de la philatélie. On ne sait pas trop s'il en existe encore 6 ou 8 d'intacts, mais certainement moins de 10. 

Tous les carnetistes (dont je suis) en rêvent, et ceux qui ont eu la chance d'en croiser un s'en souviennent pour le reste de leur vie de collectionneur, avec les yeux qui brillent. 

   Sur la page de gauche de ces carnets, en lieu et place des 10 autres timbres habituels, on retrouve le célèbre lion emblématique :

Et sur celui-ci, imprimé en bas de feuille, on devine la date d'impression :
( Presse 17 - 18011 - D pour identifier le conducteur de la presse )


  L'intérieur de la couverture est plus discret, mais peu de collectionneurs l'ont déjà vu :


Ce qui m'a permis d'apprendre l'existence de ce joli pavillon :


Et de noter qu'une paire de ces bas coûtait 184 fois le prix d'un timbre !




   Quand je vous dis que la plupart de ces 30 000 timbres ont été utilisés, ce n'est pas pour autant que l'on en retrouve facilement la trace un siècle plus tard ! Ils sont même rares et recherchés, surtout par moi. Oblitérés isolés ou encore mieux sur lettre, puisque 25 c. en était justement le tarif.

C'est pourquoi, si vous en croisez qui ressemblent à ceux-ci, sachez que j'en suis vraiment très friand, et n'hésitez pas à me contacter pour que je puisse enfin fêter comme il se doit ce centenaire :



On pourra même souffler la bougie ensemble !


Celui qui décore ce gâteau porte les signatures prestigieuses 
- du Docteur Jean Braun 
- de Monsieur Georges Monteaux
- de Monsieur Jean Pierre Gosselin
- et de l'expert Roger Calves
entre les mains desquels il est donc passé, 
et qui ont bien fait, eux, de ne pas en découper les timbres !