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dimanche 31 décembre 2023

Meilleurs voeux !

 

  Poursuivons, pour bien commencer l'année, la collection virtuelle des courriers expédiés par des personnages célèbres :

Antonin Artaud qui donne rendez-vous à un ami pour lui présenter une jolie personne à La Coupole



Deux cartes postales de Guillaume Apollinaire 




Une émouvante lettre de Jules Verne à la fin de sa vie 



Une autre de Colette



Une de Frédéric Mistral



De Jules Renard


Un pneumatique de Marcel Proust



Paul Eluard


André Malraux


Le Maréchal Pétain, encore fréquentable en 1911



Anatole France



Pierre Bonnard



Et un petit mot de Maurice Ravel



Des vœux de bonne année 1933 par Moïse Kisling 



et tous les miens pour que 2024
soit une belle année !


mercredi 20 décembre 2023

Menu menu

 

   En janvier 2011, je vous avais fait part d'un doute concernant l'authenticité d'une Carte Postale, affranchie avec un joli mouton à 5 pattes. A revoir en cliquant sur ce lien :

https://semeuse.blogspot.com/2011/01/avez-vous-un-moyen-pour-ne-jamais-se.html

J'ai toujours la CP, et un peu moins de doute, mais pas encore de certitude.


  Bien avant de l'acquérir, j'avais adhéré à la SoCoCoDaMi, association regroupant les amateurs de coins datés et de millésimes, dont les fondateurs étaient de véritables passionnés. Les membres poursuivent inlassablement depuis l'œuvre du Baron de Vinck, en répertoriant tous les détails des tirages rotatifs de nos timbres préférés.


   Aussi, j'avais conservé dans mes archives, depuis une bonne quarantaine d'années, l'image du menu d'un repas organisé par cette association en 1937 à l'occasion de l'exposition philatélique internationale de Paris.

Je me plaisais à croire que mon grand-père y avait peut-être été convié, car c'est lui qui m'a transmis sa passion pour la Semeuse et pour les coins datés. Et il était gastronome ! Comme moi d'ailleurs.

Vraiment alléchant !
Même si je préfère le vin de Bourgogne

A l'époque, le fait de voir une paire de timbres sur ce menu ne m'avait pas choqué plus que ça, d'autant que l'oblitération avec ce cachet de l'exposition pouvait bien l'expliquer. 

J'imagine que vous me voyez venir avec mes histoires de paires verticales...

   Et bien, figurez-vous que c'est justement l'étude des coins datés, et donc la SoCoCoDaMi, qui a permis de découvrir l'existence de feuilles de 100 de cette Semeuse à 20 c. lilas-rose comportant deux types différents (III et V), comme nous l'avions vu dans l'article de 2011.

Un tour de cylindre donnant 2 feuilles, avec 2 coins datés différents, ils ont en effet eu la surprise de trouver à la même date, un coin avec des timbres au type III et un autre avec des timbres au type V.
Le cylindre était donc composé de 3 galvanos de 50 au type III + un galvano au type V.

En voici deux exemples (septembre 1935) :


Type III en haut et type V en bas de chaque feuille
Numéros impairs

  J'en ai eu la preuve récemment, puisque vient d'être mis en vente récemment un autre menu similaire, mais cette fois-ci photographié en couleurs :


  C'est peut-être justement à cause de (ou grâce à) cette couleur rose que j'ai eu la révélation !
Le vendeur, lui, ne l'avait pas eue, heureusement pour moi, et le prix de départ n'était que de 20 euros. La description était très succincte. 
La curiosité qui nous intéresse n'avait pas été repérée !
Les connaisseurs pourront deviner de quelle vente il s'agit, en voyant le nom qui est inscrit au crayon sur ce menu.

  J'ai donc espéré pendant quelques jours pouvoir "faire un chopin" dans cette vente sur offres, et surtout pouvoir mettre ce menu dans ma collection, peut-être à la place de la CP un peu douteuse.

Aucun doute cette fois-ci : la paire III + V est authentique, et le document représente à mes yeux un joli témoignage de l'époque, et de la vie de l'association.

En plus d'être particulièrement rare.
J'ignore combien de convives ont eu à l'époque la chance de recevoir ce menu. Pimenté par les membres éclairés de l'association. D'une cerise sur le gâteau.

Je n'en ai jamais vu d'autre.

Le souci, c'est que je ne suis pas le seul à l'avoir deviné !...

Mais c'est moi qui l'ai eu.



samedi 16 décembre 2023

Algérie : je vous ai coooompris !

 

  D'où l'importance de connaître le mode de fabrication de nos timbres !

Dans une vente sur offres clôturée ces jours-ci, j'avais repéré deux variétés spectaculaires, proposées à des prix assez raisonnables.

1) Une surcharge étonnamment imprimée au verso, le timbre portant la signature d'un illustre et ancien expert :



Un exemplaire similaire s'était d'ailleurs vendu très cher il y a quelques années (448 euros !) avec deux fois la même  signature, et surtout, cela a son importance, une bande publicitaire :

Le timbre est bien au type IIB spécifique des carnets.

2) Un manque d'impression, avec une surcharge intacte :

Les deux lots ont trouvé preneur...

J'ai cependant la quasi certitude que l'un des deux est absolument "bidon" !

*****

   Il faut savoir que le 30 c. bleu était imprimé aussi en feuilles par une presse rotative, ainsi que sa surcharge, en un seul passage, avec 2 couleurs différentes. Les presses de l'époque ne pouvaient pas faire mieux que 2 couleurs. 

Du coup, la surcharge était obligatoirement de la même couleur que la date et le numéro de feuille, situés en bas dans la marge, respectivement à droite et à gauche.

Ce que montre parfaitement ce bloc avec coin daté :


  Le papier (déjà gommé et livré en rouleau) était inséré dans la machine pour recevoir ces deux impressions successives, puis la machine coupait instantanément les feuilles de 100, après les avoir perforées. 

Et on confectionnait donc à la sortie de la presse, des paquets de 100 feuilles de 100.

Il est absolument impossible que la moindre feuille puisse passer une seconde fois sous la presse, (qui plus est retournée coté gomme) pour y recevoir une seconde surcharge. Même si on voulait le faire intentionnellement, cela ne serait pas possible techniquement.

  En revanche, pour les carnets, les 2 impressions se faisaient sur une presse à plat, rendant possible la manipulation responsable de cette variété, à mon avis plus intentionnelle qu'accidentelle...

*****

  Concernant l'autre bloc, du 60 c. Semeuse lignée, le manque d'impression ne touche que le timbre lui-même, ce qui est en général dû à l'interposition, au moment de l'impression, d'un petit morceau de papier égaré, venu se coller là malencontreusement, et qui serait parti ensuite.

Pour ce timbre imprimé en rotatif, la surcharge a été apposée secondairement, feuille par feuille, et sur une presse à plat. On voit bien que son encre est différente de celle du numéro, qui est nettement plus claire. 

 C'est d'ailleurs ce qui a permis l'existence d'une des plus rares variétés de la collection au type Semeuse, dont nous avons déjà parlé ici : la surcharge renversée sur ce 60 c. violet.

Si le papier incongru était resté entre les deux opérations, la surcharge serait évidemment partielle à cet endroit. Il faut croire qu'il a été retiré entre les deux opérations.

   L'autre possibilité, serait un défaut d'encrage du cylindre, toujours en rapport avec un petit corps étranger collé au mauvais endroit, empêchant l'encre violette de se déposer sur le métal du galvano. 

L'existence temporaire de ce corps étranger pourrait certes expliquer l'impression partielle, sur laquelle la surcharge aurait été apposée normalement. Mais je n'y crois pas trop.

  La forme même de ce manque d'impression est plus que suspecte, puisque l'on voit qu'elle suit en bas le contour du timbre, sans atteindre les parallélogrammes situés en-dessous. C'est trop beau pour être vrai ! Ces parallélogrammes font partie du cylindre, ils sont encrés en même temps, et je ne vois pas pourquoi le manque d'encrage se serait arrêté ainsi : il devrait logiquement s'étendre à leur niveau. Il n'y a rien pour l'arrêter ainsi au bord inférieur du timbre. 

Reconnaissez que le morceau de papier suspecté aurait eu une forme bien particulière, et qu'il se serait positionné miraculeusement ainsi.

  De plus, en zoomant, on devine la valeur faciale et l'avant de la Semeuse, faiblement visibles malgré tout à cet endroit-là :


S'il n'y avait pas eu d'encrage, le manque serait uniforme, et on n'y verrait que le papier, resté vierge ! 

Comme sur cet exemple :


  Alors que sur ce bloc, la supercherie entreprise n'a pas réussi à effacer complètement l'encre violette qui existait bel et bien, et qui a dû subir l'action d'un composé chimique quelconque, utilisé pour faire croire à un défaut d'impression.

  Comme par hasard, vous remarquerez que l'encre des lettres de la surcharge a un peu bavouillé en bas à ce niveau, alors que ce n'est pas le cas sur les autres timbres, argument supplémentaire si besoin était.

  On voit aussi que la rangée de droite et séparée des deux autres au niveau de la dentelure, et qu'une consolidation a été nécessaire au dos. Comme si le bloc avait été déchiré lors de la manœuvre.

  Du coup, je pense que l'acheteur ne pourra pas prononcer à propos la célèbre phrase du Général De Gaulle choisie pour cet article !


   C'est ma conviction, mais je suis très curieux d'avoir votre avis !

(cliquez sur "Aucun commentaire" ci-dessous)



mardi 12 décembre 2023

Précisons encore !

 

  Il suffisait de demander : un correspondant a eu l'amabilité de me communiquer l'image de ce bloc qui permet de localiser à la case 5 (55 ou 105 plus exactement) la variété du "serpent" que je vous avais montrée :


Il s'agit probablement de l'année 1920 bien que le 0 soit à peine visible.



dimanche 10 décembre 2023

Précisons !

 


C'est Arthur Maury lui-même, en 1907, dans son Histoire des TP, qui donnait la case 36 pour cette Semeuse  à l'épée ou à la chandelle, après l'avoir vue sur une (demi) feuille (de droite) imprimée le 6 juillet 1907 par la presse 10 :




jeudi 7 décembre 2023

Comme une épée ou un serpent

 

 Poursuite du petit jeu consistant à trouver la même variété d'impression sur plusieurs timbres, et si possible d'en identifier la position dans la feuille.

  J'avais trouvé celle-ci sympa il y a de nombreuses années :


Et voici que je vois passer celle-là aujourd'hui :


Un collectionneur anglophone en avait réuni 4 dans sa collection :


Qu'il décrit comme des chandelles, alors que je trouve que cela ressemble davantage à une épée.


Qui en aurait un autre semblable ?

Au sein d'un bloc, ce serait encore mieux, afin de confirmer la case 36 et la date qui sont mentionnées...

*****

Pour cette autre, qui ressemble un peu à un serpent :


C'est plus facile car cette paire nous permet de la positionner à la 5ème colonne :


et il ne nous reste plus qu'à trouver la ligne !

(ce n'est pas la 2ème puisqu'il n'y a pas le millésime)


samedi 18 novembre 2023

Riches et célèbres

 

  La période d'utilisation de la Semeuse, en gros de 1903 à la seconde guerre mondiale, couvre plus de 3 décennies au travers desquelles la France est passée avec plus ou moins de réussite et de malheurs, ce qui rend la collection des courriers de cette époque particulièrement intéressante.

Au vu de l'ampleur du sujet, impossible de s'intéresser à tout : les tarifs, les destinations, les oblitérations, les évènements, les moyens de transport, les multiples valeurs faciales des timbres, les différentes présentations en feuilles, en carnets, en bandes pour roulettes, les entiers... Il faut bien faire un choix.

Chacun trouve son plaisir et cherche à acquérir le possible plus de connaissances dans sa ou ses catégories de prédilection. C'est une histoire de goût et cela ne se discute pas.

  Personnellement, mis à part les entiers postaux que je laisse volontairement de côté, j'ai choisi de récolter tout ce qui me plait. Tout ce qui sort un peu de l'ordinaire, avec une prédilection pour ce qui est réellement extraordinaire. Cela n'est pas très scientifique, mais d'une grande diversité croyez-moi, source de satisfactions multiples et variées.

Bien entendu, comme tout ce qui est intéressant, beau ou rare est souvent onéreux, je ne peux pas toujours m'offrir ce qui me fait envie, mais ce n'est pas bien grave : le plaisir est là, même si ce n'est que celui des yeux.

 Vous imaginez comme moi le nombre de personnalités déjà célèbres en ce début de XXème siècle, ou de  celles qui vont le devenir. Figurez-vous qu'elles écrivaient comme le commun des mortels, sinon plus !

Elles aussi léchaient la gomme de leurs timbres, prenaient leur plume, écrivaient l'adresse de leurs correspondants, choisissaient des cartes postales, et portaient leur courrier jusque dans une boite aux lettres.

  L'idée m'est donc venue de rechercher ces courriers émanant ou bien destinés à des célébrités, et bien entendu affranchis avec une Semeuse. Je me suis vite aperçu que la notoriété de certains rendait utopique une telle collection compte tenu des prix demandés ou atteints, très souvent hors de portée, même pour un passionné !

Les collectionneurs d'autographes ont toujours été nombreux, même s'ils s'intéressent d'avantage au contenu manuscrit qu'au contenant. D'ailleurs, la plupart du temps, ces autographes sont précieusement conservés alors que l'enveloppe qui les a transportés a depuis longtemps été jetée à la poubelle.

  Quitte à faire les poubelles s'il le faut, je ne désespère donc pas de pouvoir mettre la main sur quelques-unes d'entre elles.

Les lettres adressées à des illustres personnages sont de fait facilement repérées, mais c'est moins le cas lorsque c'est l'expéditeur lui-même qui présente un intérêt disons historique. 

Les cartes postales ont l'intérêt de réunir les deux, souvent autour d'une Semeuse.


Voici quelques exemples prestigieux que j'ai vu passer, de loin :

Vous connaissiez l'écriture de Guillaume Apollinaire ?

Georges Braque à André Derain
Le même à Max Jacob

Sidonie-Gabrielle Colette


Léon Blum

Picasso à Apollinaire en 1907 !

et en 1918 !

Picasso à Jean Cocteau : magnifique !



Trois CP de Pablo à André Level, collectionneur d'art moderne

Et une à Madame Paul Rozemberg (galériste)

Une dernière à Gertrude Stein, collectionneuse d'art

Vous la voyez vous la signature de Marcel Proust ?

Ici, on la voit mieux, en bas d'une lettre adressée à Pierre Louys


De Auguste Rodin à Alphonse Mucha    


Signée Antoine de Saint Exupéry, sortant de son Latécoère


Tous m'ont fait rêver, et m'ont donné envie d'en savoir plus sur ces personnages mondialement connus. La philatélie sert aussi à se cultiver.

Et je ne désespère pas d'un jour dénicher une pépite du même acabit !

*****

  Il est un écrivain que je classe à part car il a écrit mon livre préféré. Il était médecin le Docteur Destouches. Et un jour il a écrit. Sa thèse qui était déjà remarquable, et qui le reste un siècle plus tard. Puis un premier roman, éblouissant, en 1932. 
Il a failli avoir le prix Goncourt. 
Puis, on peut dire qu'il est un peu parti en biberine pour rester poli... 
Et il est devenu illisible. 
Infréquentable !

J'adooooore Voyage au bout de la nuit de Louis Ferdinand Céline.

 Aussi me suis-je fait le plaisir de m'offrir il y a quelques années cette carte-lettre écrite à sa fille, qui me réjouit à chaque fois que je la regarde.



Pour plus de détails, et si cela vous tente, cliquez sur ce lien pour un joli voyage :