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samedi 25 avril 2020

Hélas en 1949, la Semeuse avait disparu...



Mais c'est intéressant quand même de visionner ce film,
en cliquant sur ce lien :





jeudi 23 avril 2020

Mieux à l'aller qu'au retour !


  Je vous avais conté en mai 2016 les péripéties d'une lettre ayant atteint Bangui grâce à la première liaison aérienne entre la France et La Réunion, et au mérite du Capitaine Goulette et de son équipage.

Recommandée à 4 f. 50  =  9 exemplaires du YT 199

Son expéditeur était un petit malin de la région parisienne, qui devait se passionner à la fois pour l'aviation et pour la philatélie.

Preuve en est cette seconde lettre qu'il s'était adressée de la même façon à son nom, en poste restante à Gao (actuellement situé au Mali) afin qu'elle lui revienne.
Comme la précédente, il l'a postée à Paris R.P., mais le 6 décembre 1929, alors même que la première ne lui était pas encore revenue de son périple africain !

 Recommandée à 4 f. 50  = 10 exemplaires du YT 197

En revanche, la géographie ne devait pas être trop son fort : Gao situé +/- 3000 Km au Nord - Ouest de Bangui, faisait alors partie de l'Afrique Occidentale Française, et non de l'Afrique Equatoriale Française !


  Cette seconde missive est malgré tout bien arrivée à destination, à Gao le 16 décembre, où elle n'a bien entendu jamais trouvé ce coquin d'Albert Knussi. 

Elle est repartie vers la France en passant par Bamako, et est revenue à Ivry sur Seine au début de 1930.

  Et en fouillant sur Google, j'ai trouvé que l'histoire de cet autre vol était tout autant délectable que celle du précédent :



Hormis le mécanicien Gaston Dodement, employé du motoriste, l'équipage militaire est sans aucun doute expérimenté, mais peu familier des vols coloniaux : l'adjudant Léopold Roux, pilote, appartient au 34° Régiment d'aviation, et l'ingénieur en chef de l'aéronautique Raymond Caillol, navigateur et second pilote, au S.T.I.Aé.

Le manque d'expérience se perçoit dans l'optimisme inhabituel du tableau de marche initial qui ne prévoit que 7 étapes : 
Colomb-Béchar, Gao, Fort-Lamy, Coquilhatville, Élisabethville, Quelimane, Tananarive. 

L'équipage espère même pouvoir réaliser la liaison en 4 étapes seulement : Colomb-Béchar (2100 km), puis Gao (1900 km), Élisabethville ou Tete, puis Tananarive.

Initialement prévu pour le 9 décembre, leur départ est retardé par une violente tempête qui souffle sur la France. 
Le 11, Caillol et Roux effectuent un vol d'essai de consommation du F-AJJK au dessus de Toussus-le-Noble. 
L'avion est ensuite convoyé au Bourget où l'équipage effectue les derniers préparatifs, chargeant l'avion avec des vivres et 35 kg de courrier.

Le 13 décembre à 2h25, le F-AJJK piloté par Roux décolle pour se poser, après dix heures de vol, sur l'aérodrome d'Oran - La Senia.

Après un ravitaillement rapide, l'équipage reprend l'air à 13h20 pour Colomb-Béchar, mais à la tombée de la nuit, décide d'atterrir sur une bande de sable à Béni Ounis

Le lendemain, reparti de bonne heure, Roux pose à 14h00 le F-AJJK à Reggan.

Bloqués durant une journée par une tempête de sable, ils ne reprennent leur vol que le 16.

Décollant à 6h00, le F-AJJK traverse le désert sans problème pour se poser en fin de journée à Gao

Le 17, l'étape Gao - Niamey est effectuée rapidement. 

Le 18, le Farman arrive à Zinder vers 13h50. 

Il en repart le lendemain, fait escale à Fort Lamy pour ravitailler avant d'arriver à Fort Archambault à la tombée de la nuit. 

Le 20, l'appareil atteint Bangui vers 9h00. 

Deux heures plus tard, il repart vers Coquilhatville où il reste bloqué une semaine par les violentes tornades qui sévissent dans les régions que le F-AJJK doit traverser. 

Ce n'est que le 27 décembre que le F-AJJK peut reprendre sa route. 

L'espoir de battre le record de Bailly, Reginensi et Marsot s'est définitivement envolé.

Bloqué quatre jours à Quelimane, ils en repartent le 30, atterrissant sur la grande île à Mahatsinjo, et ne rejoignant Tananarive que le 1° janvier vers 15h00.




  J'espère qu'ils ont bien profité là-bas, car le chemin du retour se passe mal, et l'histoire finit tragiquement :

Le 10 janvier, après huit jours de repos dont les trois hommes ont profité pour visiter le lac Itasy, le F.197 F-AJJK repart pour la métropole. 

Lors de la traversée du canal du Mozambique, l'équipage survole l'îlot de Juan de Nova et jette un message lesté à Bourgeois qui garde le F-AJJB, avant de se poser à Quelimane.

Le 13, l'avion disparaît sur le chemin de Port Francqui. 



Selon toute vraisemblance, après avoir été frappé par la foudre, il s'est écrasé en pleine forêt équatoriale, entre les postes de Mangaï et Lubué le long du Kasaï.

L'avion disloqué et les corps des aviateurs ne sont retrouvés que le 14 mars. 

Inhumées sur place, leurs dépouilles seront rapatriées en France début juin.


R. I. P.
L. Roux   -   R. Caillol   -   G. Dodement

 Il me semble qu'un bel hommage doit être rendu ici à ces aventuriers des années 30, prêts à donner leurs vies à leur passion, et pour assurer coûte que coûte les liaisons aériennes les plus périlleuses !
Alors que leurs noms ne sont pas restés dans l'histoire...

J'espère pouvoir trouver à l'avenir encore quelques autres courriers affranchis avec ma chère Semeuse, et peut-être du même expéditeur, qui nous raconteront des histoires plus heureuses, mais toujours aussi extraordinaires...

  Pour notre plus grand plaisir, ces Semeuses ayant su braver tous les dangers et revenir vers leur terre natale, méritent bien une place dans nos collections ! J'adore ces lettres avec Retour à l'envoyeur !


mardi 7 avril 2020

ça démarre !


Oui, ça y est : la mode est lancée, et plusieurs correspondants m'ont fait part de leurs jolies variétés, dont celles qui suivent et celles déjà montrées tout récemment.
Je les remercie vivement !

  Pour commencer, voici le cinquième élément de la famille des 5 c. verts, toujours avec la même tache, mais avec un moins bon centrage de la dentelure :



  Et une petite nouvelle rose à 20 c. connue pour avoir été souvent victimes de sur-encrages au début de sa longue vie, avec des lettres ou des chiffres colorés :


Deux coins datés différents du même jour et du même galvano B de A+B
avec un bel anneau-lune case 89 :


  Connaissant ma gourmandise pour les coins datés, vous vous doutez bien que je suis allé immédiatement vérifier dans mes albums.

Et là : surprise ! Voire même déception :


J'ai bien les deux coins datés de ce 31 juillet 1926, mais mon B à moi ne porte pas la moindre trace de variété à la case case 89.
Vous pouvez zoomer en cliquant sur les images.

Par ailleurs, on ne voit pas d'anneau-lune non plus les jours d'avant, ni d'après. La variété ne concerne donc qu'une partie du tirage de ce jour-là.

La petite pastille de papier responsable, qui était passée par là, a dû finir par s'envoler.

  Mais le plus amusant, c'est qu'on voit réapparaître un autre anneau-lune une semaine plus tard, le 7 août, sur la même case 89 du même galvano B de ce même tirage ! Et pas le lendemain.

Incroyable, non ?


Un peu plus haut et à gauche que le précédent :


Alors, regardez bien vos coins datés du 190 de cette période.
ET n'hésitez pas à me montrer vos trouvailles...

Pas besoin de chercher les dates du 1 et du 8 août qui étaient des dimanches,
jour de repos à l'atelier du boulevard Brune.
En revanche, si vous en avez qui me manquent, même sans variété, ça m'intéresse !

Pas facile de boucher les cases de tous les jours de tous les tirages de toutes les Semeuses...




dimanche 5 avril 2020

" Je vous mets un ZÉRO : immédiatement au coin ! "


  Il est fort probable que nombre d'amateurs qui nous lisent ont déjà croisé cette amusante variété faisant disparaître un des chiffres de la valeur faciale de notre Semeuse, et ceci sans pour autant lui faire perdre de la valeur, bien au contraire :


Spectaculaire en effet, surtout tenant à un exemplaire normal !

 Ce timbre n'est pas rare, il a été imprimé en rotatif de novembre 1928 à avril 1932, à l'aide de 18 cylindres différents. On imagine une encre un peu trop fluide ce jour-là, qui serait venue emplir sur le galvano la partie creusée en forme de 4, et ensuite imprimer sur la feuille un fond presque uniformément bleu à cet endroit.

Mais cela ne pourrait expliquer l'impression de cette Semeuse à zéro centimes que sur une feuille, ou sur quelques-unes à la rigueur, le temps que l'excès d'encre ne soit "épuisé".

  Or il se trouve que cette anomalie est survenue (par chance ou par accident, qui sait ?) à la case 91, case située au coin inférieur gauche du galvano du bas d'une feuille (je rappelle qu'il y avait 4 galvanos donnant 2 feuilles par tour de cylindre).
Et que ce coin était porteur, dans sa marge du bas, du numéro de chaque feuille.
Ce qui fait que les collectionneurs et les marchands ont pu la repérer facilement, raison pour laquelle on la rencontre assez souvent. Jugez-en plutôt :

 


 

 


 


 




 

 


 




  Cela signifie que toutes les feuilles paires (vous l'aviez remarqué que tous les numéros étaient pairs ?) imprimées ce jour-là, entre la n° 85500 et la n° 84720 ont été touchées !

Oui, la numérotation des feuilles imprimées se faisait de 99999 à 00000, pour se retrouver dans le bon ordre à la fin, dans le tas que fournissait la rotative.

Difficile de croire à un excès d'encre trop fluide !
Tout à fait impossible même !
Cela fait au moins 390 feuilles paires, et encore d'avantage si nos amis lecteurs peuvent améliorer ces chiffres, et me les communiquer...

Alors que c'est-il passé à votre avis ?

  La seule explication plausible est qu'un accident soit survenu à ce cylindre.
Peut-être au moment de fixer un de ses 4 galvanos ?
Un coin en a été endommagé, et la déformation à ce niveau explique que l'encre bleue se soit répartie ainsi sur toutes les feuilles imprimées... jusqu'à ce qu'on s'en rende compte !

  D'ailleurs, pour vous convaincre, j'ai zoomé sur cette zone défectueuse du timbre :


Non seulement la zone du 4 n'est pas d'un bleu uniforme, 
et les filets du cadre sont touchés ainsi que la signature, 
mais on voit en plus (flèche rouge) une marque bleue bizarre
qui n'est pas alignée avec les autres parallélogrammes.

Il n'est pas impossible que ce soit le rouleau encreur qui ait été défectueux juste à cet endroit (et non pas le cylindre) mais je ne suis pas sûr que techniquement ça puisse coller : 
votre avis est le bienvenu !

  Si un collectionneur avait la chance d'avoir un bas de feuille complet avec ce 4 manquant à la case 91, on connaîtrait la date exacte où cet accident est survenu, grâce au coin daté, et l'on pourrait en identifier le cylindre.
Je pense que ça doit pouvoir se trouver... J'en rêve même !...

   Cela dit, si vous avez des feuilles entières de ce timbre, même normales, je suis preneur des images du bas, car on doit pouvoir par élimination deviner de quel cylindre il s'agit.

Ce qui est certain, c'est que cela ne concerne pas le cylindre AA + AB de 1931 - 1932 :

On aurait reconnu AA à ses points blancs.

AB correspondant aux feuilles impaires

*****

Je vous montre aussi cet autre coin de feuille du même timbre, 
où le 4 n'est que partiellement absent 
et où la marque sous le timbre est à peine visible :


Mais on est avec ce numéro-ci, 1756 feuilles plus tard que la n° 84720,
et peut-être même imprimée le lendemain ?
(je ne suis pas certain que les compteurs
étaient remis à zéro tous les matins)

D'ailleurs, le numéro est ici imprimé un peu plus bas
que pour les autres...

Il se peut qu'une réparation ait été tentée, qu'en pensez-vous ?

*****

En revanche, la variété présente sur ce bloc n'a rien à voir :


A l'évidence, il s'agit d'une autre case, 
et probablement cette fois-ci d'un problème d'encre.

*****

On retrouve parfois ces variétés d'encrage sur d'autres valeurs :


 Sans le 5 à la case 100 avec son coin daté - galvano E de E+J 



 Le fameux 7 coloré vu à la case 69 le 14.03.28 - galvano D de C+D



50 c. tout rouge à la case 9 du carnet YT 199 C3 - série 137 RP A 


  Alors, vous voyez bien qu'il y a de quoi lancer la mode d'une nouvelle collection, avec ces variétés survenant toujours à la même place. 

Cherchez bien, il y en a certainement d'autres !...