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samedi 13 avril 2024

Tragique histoire

 

  Une bonne partie de ma collection est consacrée aux courriers avec RETOUR A L'ENVOYEUR postés à destination de l'étranger, grâce auquel ma chère Semeuse a parfois traversé la planète pour finalement revenir à son point de départ, sans avoir pu mener à bien sa mission. 

Et je suis toujours à la recherche de certains pays lointains ou exotiques.

Les raisons pour lesquelles les destinataires n'ont pu être trouvés sont diverses : un défaut ou un changement d'adresse, un décès, la guerre, un accident, une erreur dans l'acheminement etc...

Bien entendu, plus le lieu de destination est petit et reculé, plus ça m'intéresse. Mais je suis à présent assez avancé, et cela fait quelques temps que je n'en trouve plus qui me fassent vraiment plaisir.

Pourtant, cela m'est arrivé récemment, en tombant sur cette lettre :


  A destination de l'île de Malte, c'est déjà assez original. Affranchie avec mon timbre préféré. Et en pleine guerre mondiale. Cela aurait suffi à mon bonheur. Que je me suis offert pour quelques euros.

J'avais bien vu les ratures, les mentions manuscrites : tout ce qui me plait pour m'amuser à retracer le parcours de ces lettres. et le seul cachet d'arrivée au dos, de Bizerte en Tunisie.

Mais son originalité réside en fait dans le destinataire car il n'y en a pas vraiment !

L'expéditeur l'a postée, un peu comme on jette une bouée à la mer, pour essayer de contacter un des passagers ayant survécu au naufrage d'un navire, l'Amiral Hamelin :

Quelques clics sur Google m'ont permis de retracer ce triste épisode de la guerre : 

un combat entre un sous marin ennemi et ce bateau chargé de militaires parti de Marseille avec à son bord 306 artilleurs qui vont à Salonique renforcer les 17e et  23e régiments d’artillerie et le 2e groupe d’aviation. L’équipage comprend 48 hommes. 

Le cargo a aussi embarqué dans ses cales 2000 obus de gros calibre, 15000 coups de 75, et 2 millions de cartouches de fusils et mitrailleuses. Il fut torpillé et coulé en Méditerranée le 7 octobre 1915 à 170 miles au sud-ouest de la Grèce :

  La lettre étant partie de Paris le 15 novembre, il est fort probable que celui qui l'a écrite venait tout juste d'apprendre la catastrophe, et s'inquiétait pour un membre de sa famille ou une connaissance qui se trouvait à bord !

Du coup mon enveloppe prend un caractère historique et émouvant, ce qui n'est pas pour me déplaire.

D'autant plus qu'elle contient encore son courrier, vieux de plus d'un siècle

On peut y lire que le commissaire priseur parisien Albert Delvigne souhaitait connaître les circonstances de la disparition de son cousin, le soldat Charles CADOT, âgé de 17 ans : 

Est-il mort en mer ou à Malte ?   Y est-il enterré ?   

A t'il été noyé ou tué ?

Et on apprécie mieux que les services postaux se soient donné bien du mal pour essayer de trouver un de ces survivants. 


Merci à ce site qui m'a fourni beaucoup de renseignements :

site

   C'est un navire hôpital anglais, le Dunluce Castle qui a recueilli les blessés au nombre de 49, et qui les a acheminés à Malte dès le lendemain. 

D'où la destination de ma lettre. L'expéditeur avait donc dû en être informé.

Dans ce drame 6 hommes d’équipage et 55 militaires ont péri, mais 293 hommes ont tout de même pu être sauvés.

L'équipage fut mis en subsistance sur un autre navire, le Tourville (mentionné en violet en bas à droite).

On peut aussi lire sur l'enveloppe, les mentions 

"Tous les survivants rapatriés" 

et sur la gauche "Rescapés rapatriés Voir Bizerte" 


Le courrier a donc terminé son chemin à Bizerte en Tunisie où j'ai appris que des blessés avaient été pris en charge dans l'hôpital maritime voisin de Sidi Abdalah (également mentionné sur la droite).


Mais tous ces recherches furent vaines, et la lettre sera finalement retournée vers la métropole : mention violette "Service guerre Paris".


  C'est sur cet autre site : lien  que j'ai pu retrouver le nom de Charles Cadot qui figure bien hélas sur la liste des disparus, mais sans que l'on ne sache précisément ce qu'il est devenu, renseignements que cherchait à obtenir l'expéditeur de ce courrier, pour qui notre bienveillante Semeuse, malgré toute sa bonne volonté, n'a rien pu faire.




dimanche 24 mars 2024

News du mois

 

 Il m'arrive, lorsque l'occasion se présente, de mettre à jour certains de mes articles, sans pour autant en faire un nouveau. Je corrige certaines erreurs, ou bien y ajoute des images récemment découvertes. Mais aujourd'hui, je vous présente quelques nouveautés qui permettront peut-être de relancer deux anciens sujets qui étaient restés jusque-là sans réponse.

  Revenons tout d'abord sur la célèbre retouche de la case 40 de certaines feuilles rotatives du 10 c. vert Semeuse au type III. Pas encore assez connue d'ailleurs, puisque j'ai eu la chance de trouver une nouvelle date sur une demi feuille au sein de laquelle le fameux S retouché du mot POSTES était passé inaperçu :

Celle-ci est du 2 avril 1927, qui s'avère être le dernier jour du tirage de ce cylindre R+S. Il est donc établi que la retouche est bien présente jusqu'à la fin de l'utilisation de celui-ci. Rien d'étonnant, mais encore fallait-il pouvoir l'affirmer.

  Il nous reste à découvrir une feuille pareillement retouchée, mais datant du début du tirage pour savoir si l'ensemble de celui-ci est concerné, ou bien si l'accident responsable est survenu entre le 5 octobre 1926 (premier jour du tirage) et le 19 novembre 1926 (première date répertoriée avec la retouche).

Ouvrez donc l'œil si vous en croisez !

Cliquez sur ce lien pour accéder à l'article original du 30.11.2020 :

Case 40

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  Ensuite, je relance le problème posé par l'existence d'un point de couleur situé au niveau du pont de certaines feuilles de 150 imprimées en typographie à plat, et que vous avais soumis le 09.03.2020, et que vous pouvez relire en cliquant sur ce lien :

Point du pont

Non, je ne connais toujours pas le pourquoi de son existence, mais je viens de le croiser à la première ligne d'un haut de feuille de 1921 du 25 c. bleu, non répertorié jusqu'à ce jour :

Avec en prime, une jolie variété de piquage !

Le mystère reste donc entier.

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  Pour finir, grâce à l'aimable contribution d'un de nos érudits lecteurs, je reviens sur la faramineuse surtaxe aérienne des courriers acheminés par avion de Paris à Londres devant laquelle je m'enthousiasmait il y a de ça 15 jours à peine.

En voici un autre exemple, intéressant du fait de sa date précoce, le 10 décembre 1919 :


Un autre, grand format, du 11 octobre 1920, affranchi à 4 f. 75 :


Deux autres affranchies à 6 f. 40 pour un échelon de poids certainement encore supérieur :

Celle-ci, du 1er mai 1920, égale mon record de 11 timbres à 25 c.

Celle-là du 28 avril 1920


Et une dernière, encore plus extraordinaire par son format, et certainement son poids, puisque affranchie à 15 f. 85, soit environ 124 euros, soit le prix d'un billet d'avion aujourd'hui, mais pour une personne, avec aller / retour !

Adressée au TIMES le 22 juin 1920

Que pouvait-elle bien contenir ?
Probablement pas des lettres d'amour.
Et de quel échelon de poids s'agissait-il ?

Un nouveau record en tout cas, avec 20 timbres à 25 c.

Quel dommage que la première Semeuse à 50 c. ne soit apparue que l'année suivante !

Je remercie chaleureusement les chanceux propriétaires de ces courriers si spectaculaires


mardi 19 mars 2024

Vous connaissiez, vous ?

 

DUFAYEL : ça vous dit quelque chose ?

Moi non jusqu'à ce mois-ci, mais il faut dire que je ne suis pas parisien, ni né au début du XXème siècle, hélas (pour la naissance).

Quelques anciens auraient pu répondre : "N'est-ce pas lui qui a repris le Palais de la nouveauté ?"

Encore aurait-il fallu connaitre l'existence de ce grand magasin. Qui a fermé ses portes en 1930.Situé rue de Clignancourt, et non sur les grands boulevards.

Je vous laisse taper son nom sur Google et voir ce que ce bonhomme a réussi à faire en quelques années pour que son magasin soit considéré comme le plus grand du monde !

Grand, le mot est un peu faible !

Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler, et il n'en reste que des traces dans la capitale, contrairement à tous ses concurrents des beaux quartiers de l'époque dont les vitrines brillent encore aujourd'hui.

Et même sans le connaitre, je l'aime bien ce type ! 


Voyez plutôt ce qu'il avait prévu à son décès en 1916, n'ayant eu aucun héritier :

Dans son testament, il n'oublie pas ses employés. « Tous sans exception, depuis le caissier en chef jusqu'au balayeur des escaliers. Il y avait cependant, dans le testament, une clause qui excluait de ces legs les employés qui auraient fait grève, ne fût-ce qu'une journée [en 1905].

L'intérieur était à la hauteur !

D'autres belles images trouvées sur Gallica en cliquant ici :

  Au début des années 20, comme beaucoup d'autres, son magasin dut faire face au manque de pièces de monnaie, et utilisa à leur place des timbres-poste, protégés dans des petits carnets, pour une valeur de 1 ou 2 francs.

La preuve la voici :

Personne ne l'avait jamais vu ce carnet monnaie depuis un siècle !

Initialement prévu pour 20 timbres à 10 centimes, il en contient 20 à 5 centimes, et une correction manuscrite a été faite. Comme quoi ils manquaient également de timbres...

Mais notre Semeuse, une fois de plus était bien là.

Je ne pouvais pas le laisser passer !


 

samedi 9 mars 2024

A nous les petites anglaises !

 

   En 1919, il vous fallait 25 centimes pour affranchir une lettre destinée à votre petite amie demeurant à Londres, et les bureaux de poste vous proposaient la plupart du temps une magnifique Semeuse bleue qui, à l'époque, n'existait que sous la forme du type IA (identifié bien plus tard) :


Bien entendu, vous aviez également la possibilité d'utiliser plusieurs timbres pour arriver à cette valeur, et en fonction de ce que vous aviez en stock, de nombreuses compositions étaient possibles. Cependant, la majorité du courrier partant de France vers les quatre coins du monde portait ce timbre bleu que j'aime tant, et c'est avec plaisir que je collectionne ainsi les destinations les plus sensationnelles.

25 c. de 1919 représentent +/- 33 centimes d'euro d'aujourd'hui

Alors que le même envoi vous coûtera cette année 1,96 €

Avec un vilain timbre en plus. 

Je vous laisse apprécier le progrès !

  Si vous la postiez à Paris à l'époque, votre missive était acheminée tout d'abord en train, puis par bateau pour traverser la Manche, puis à nouveau par le rail, mais elle finissait toujours par arriver à bon port et à temps. Aujourd'hui, je pense que ce n'est plus que par train.

Pensez-vous que le creusement du tunnel puisse expliquer les 500 % d'augmentation ? Non, bien entendu, mais cela donne à réfléchir.

  L'acheminement prenait en général 2 jours, et votre correspondante recevait donc des nouvelles assez fraiches. Il fallait cependant ne pas être trop pressé. Le téléphone (fixe) n'était pas encore à la portée de tous. On attendait le passage du facteur avec impatience. C'était le bon temps.

  Depuis quelques années (nous en avons déjà parlé ici) l'avion pointait le bout de son nez et faisait rêver le monde entier, bien plus que le train dont on pouvait alors se lasser. Surtout pour les voyages, et pour de longues distances évidemment.

Mais même pour transporter du courrier, ce nouveau moyen de transport ultra rapide faisait parler de lui, car le gain de temps pouvait être synonyme de gain d'argent. Et l'appât du gain a toujours été un vecteur de modernisation.

  Je me demande QUI a bien pu avoir l'idée de mettre en place un service postal aérien à l'été 1919 entre Paris et Londres, et QUELLES étaient ses motivations ? 

Y avait-il une demande si forte pour que le courrier passe d'une capitale à l'autre dans la journée ?

Ou bien était-ce pour mettre en place un service nouveau, original et à la mode, véritable porte étendard de la modernité de l'administration ?

La France était alors en pointe au niveau international dans bien des domaines.

Blériot avait été le premier à traverser la Manche en 1909

Avec son monoplan :

Dix ans plus tard, la Compagnie Générale Trans-aérienne rachète à l'armée 5 avions de chasse biplan du type  Nieuport 28, et les transforme en août 1919 pour les rendre aptes au transport postal :


  L'administration a bien dû établir un contrat avec cette CGT (mais je n'en ai pas retrouvé la trace) afin de mettre en place ce service postal aérien à partir du Bourget, assurant le transport du courrier vers Londres en quelques heures : pour environ 350 Km.

Un tarif qui semble astronomique a alors été fixé : 3 francs 25 pour une lettre simple :

Surtaxe aérienne pour la lettre de 20 grammes entre Paris et Londres 

= 3 francs  (décret n°14916 du 29/09/1919)

Celui-ci, probablement jugé excessif, ne sera appliqué que pendant un an à peine, et passera à 1 f. en septembre 1920.

13 fois le prix de la lettre habituelle !

Cela ferait plus de 25 euros aujourd'hui !

   Vous me voyez venir : un tarif exorbitant, durant une courte période, et en pleine période d'utilisation de ma Semeuse préférée...

Les riches amoureux parisiens désirant absolument correspondre en urgence avec une petite anglaise, ne devaient pas se bousculer au portillon. A moins qu'ils ne veuillent vraiment l'impressionner...


   Plus d'un siècle plus tard, avec de la chance et de la persévérance, on peut cependant trouver quelques superbes témoins de cette aventure aéropostale, mais logiquement, pour arriver au bon tarif, c'est le timbre à un franc au type Merson qui brille sur ces lettres à côté de notre Semeuse :

Du 20 janvier 1920

Du 4 mars, arrivée dans la journée

Sur ces deux premières a été apposée en Angleterre la griffe 
"EXPRESS FEE PAID 3d"


Du 8 mars, arrivée le lendemain

Du 31 mars

Du 8 juin, avec la toute récente vignette Guynemer apparue en mai


Du 24 juin, arrivée dans la journée


Par chance, certains expéditeurs ont préféré écouler leur stock de 25 c. bleu Semeuse, avec pas moins de 13 exemplaires pour faire le compte :

Celle-ci, du 12 mai, j'enrage encore de l'avoir ratée sur internet à cause de mon iPad qui a mis trop de temps à enchérir au dernier moment !


Celle-là du 1er mai , j'y ai renoncé à cause de son prix, et car elle ne porte hélas aucun cachet d'arrivée au dos, ni de mention "EXPRESS", ni de trait vertical au crayon bleu qui souvent identifiait ce service rapide


Toutes comportent bien en revanche la mention manuscrite ou tamponnée, et/ou l'étiquette rose "PAR AVION" qui est d'ailleurs du tout premier modèle, ayant fait son apparition en 1918.


  Le gros intérêt de la collection de ce timbre, c'est que les différents tarifs qui se sont succédés, surtout pour l'étranger, ont presque toujours été des multiples de sa valeur faciale, ce qui permet de trouver des affranchissements spectaculaires.

Pour l'instant, mon record personnel était de 9  sur une lettre à 3 f. pour Dakar au Sénégal :

Toujours Par Avion, mais en 1926



Mais depuis quelques jours, j'ai fait mieux avec celle-ci qui vient compléter le sujet d'aujourd'hui, et qui en comporte  tout de même 11 :

Partie de Paris, boulevard des Italiens le 5 mai à 11 h. 30 
Et bien arrivée au centre de Londres à 18 h. même après avoir perdu en vol son étiquette rose dont on voit la trace.



Au 10, Randolph Road, qui ressemble à ça aujourd'hui :


Miss Hemsley devait attendre impatiemment le facteur dans son hôtel particulier ! Ce qui explique que son amoureux à Paris ait choisi ce coûteux mais si rapide moyen de la contacter. Visiblement, ils pouvaient se l'offrir.

Il a même noté au dos de sa lettre, à 9 h. 50 du matin ce mercredi 5 mai, avant de la poster :

"Pourquoi aucune nouvelle depuis lundi. 
Es-tu minable" (seedy en anglais)

Les plus attentifs auront noté que la lettre du samedi 1er mai que je vous ai montrée plus haut (sans arrivée) est de la même main, pour la même Miss. Celle-ci avait donc dû lui répondre le lundi 3 !

Comme quoi ce tarif exceptionnel avait sa raison d'être !
Ne serait-ce que pour ces deux amoureux.

********

  Au passage, et pour le plaisir des yeux, voici un document de 1925, servant à enregistrer les communications téléphoniques du bureau de Saint Pierre Bois, près de Thanvillé dans le Bas-Rhin, avec cette fois-ci 18 timbres à 25 centimes : difficile à battre !

Mais ce n'est pas un courrier...


Merci de bien vouloir me les signaler si vous croisez de tels "Par Avion"
En cliquant sur "Aucun commentaire"
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jeudi 8 février 2024

and the winner is...


  ...Jacques, notre heureux gagnant de ce soir !

C'est lui qui remporte comme gros lot toute notre gratitude.

  Suite à mon article du mois de décembre dernier montrant cette sympathique épée ou chandelle que tenait dans la main droite notre Semeuse en 1907, ce correspondant m'a fait aimablement parvenir ces 4 images où on la retrouve à nouveau :

Ici, on parle même de flambeau !

   Le plus intéressant, c'est que le premier bloc de 4 a conservé une partie de ses marges à gauche et en bas.

 On aperçoit 2 perforations dans la marge de gauche, donc il s'agit en réalité de l'inter-panneau et non de la marge de la feuille, ce qui nous permet de confirmer sans aucun doute possible que cette variété était bien située à la case 36 : 1ère colonne du panneau de droite, et 4ème rangée du galvano de 50.


(Les marges latérales de la feuille ne comportent qu'une seule perforation )



  Reste à savoir si c'était en haut, en milieu, ou en bas de la feuille de 150 : case 36, 86 ou 136 ?

  Et à trouver une feuille entière permettant confirmer la date de novembre 1907.

Vraiment amusant, ce jeu, je trouve !




mardi 30 janvier 2024

dimanche 14 janvier 2024

Thématique "A la toile d'avion"

 (Cliquez sur les images pour mieux en profiter)


  Les amateurs de carnets connaissent forcément cette couverture somme toute assez courante qui vantait en 1930 les mérites des tissus C.I.M.S. 


Plusieurs carnets différents ont été émis successivement dans cette couverture, au nombre de 5 pour la Semeuse lignée à 50 c. rouge YT 199 toujours au type IIB, et identifiés par les pubs figurant en marge des timbres.

Le plus courant étant le 199 C25, avec ses pubs pour la Documentation Unique :


Mais même avec un carnet facile à trouver on peut s'amuser, avec de jolies variétés, rares et souvent  spectaculaires :

Celui-ci, imprimé au bas d'une feuille sur la presse 30, est daté du 31 mars, et présente une variété de piquage due au repli malencontreux du coin de droite, au moment de passer sous la machine à perforer.

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Ici les timbres avaient été perforés correctement, mais pour le plus grand bonheur des philatélistes, l'ensemble des 120 timbres agrafés dans la feuille de couvertures a été présentée au moment de la découpe avec un coin replié dans la machine. Ceci a sacrifié le carnet du haut de la feuille, mais nous a laissé cette stupéfiante variété, unique !
Je l'ai ratée 2 fois déjà, mais un jour, peut-être, je l'aurai...

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Alors que celui-là, également bas de feuille, imprimé le 27 mars, nous montre une impression recto-verso sur les 10 timbres du bas.

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Plus jamais vu ce carnet depuis bientôt 40 ans. peut-être a t'il été découpé ? 
Magnifique avec ses 10 timbres du haut non dentelés, même si l'image est mauvaise qualité.
Je l'avais pris en photo dans sa vitrine, à Monaco, lors d'une exposition de la collection de Mr Françon.
Une diapositive que je conserve précieusement depuis !


Ces variétés touchaient bien entendu toujours des carnets situés en bas ou en haut d'une feuille imprimée en typographie à plat, qui était ensuite gommée, puis perforée, avant d'être insérée dans une feuille de 6 couvertures, l'ensemble étant finalement découpé en 6.


Cet autre présente un important défaut de découpe, avec un décalage très net, responsable pour la rangée de timbres du bas de ce que l'on appelle des doubles pubs. La feuille de 120 timbres a été mal positionnée dans la feuille de 6 couvertures qui, elles, sont bien centrées.
C'est donc plutôt l'agrafage qui a été mal réalisé.

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On note sur celui-là un manque d'impression touchant le haut des timbres de la première rangée.

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Et voici quelques autres dates pour ce carnet :





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Le second carnet connu avec cette couverture est le 199 C26 dont les pubs du bas ont été remplacées avantageusement par Calvet et Kwatta :




En voici un daté du 17 mars :

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Et là alors ?
Ne me demandez pas comment cette double impression des pubs en bas a bien pu se produire, c'est un mystère !...

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Certains de ces carnets (plus rares), ont la particularité d'avoir leurs 10 timbres de gauche au type IV, ce qui prouve que non seulement les pubs, mais également les timbres pouvaient être remplacés. 
Il s'agit du 199 C27, même si ce n'est qu'une variante du précédent :

On ignore comment du matériel prévu pour l'impression rotative (donc sous forme de cylindre) de ces 10 timbres au type IV, a bien pu être utilisé (avant cintrage) pour un tirage à plat, et pourquoi il en a été ainsi !

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Le troisième carnet connu est le 199 C32   avec ses pubs Grey Poupon Moët Calvet Guyot :

Mais je n'en connais pas de variété.
Seulement de jolies publicités :



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Le quatrième carnet connu est le 199 C35 avec les pubs Guyot Moët Sphère Sphère :


Accident de fabrication + inattention lors de la manipulation = une merveille unique ! 
Le seul carnet connu au type Semeuse, entièrement non dentelé, bas de feuille lui aussi.



Alors que celui-ci, a été imprimé le 30 mai avec encore une impression recto-verso au bas.

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Le cinquième et dernier carnet connu est le 199 C43 avec uniquement des pubs Sphère :

Imprimé le 16 mai, celui-ci est sans variété, mais on doit bien pouvoir en trouver avec...

Comme par exemple avec un joli et rare pli accordéon :


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  Je ne pouvais pas clôturer cet article sans vous montrer deux pièces également extraordinaires : 
une feuille intacte de 6 couvertures, et une feuille des 6 feuillets que certains carnets contenaient également :


En provenance (presque) directe de chez Carlos Courmont !


Feuillets en marge desquels on peut voir les marques repères aux 4 coins permettant d'assurer 
(en principe) une découpe convenable.



Comme quoi, à partir d'un carnet courant, on peut se constituer (avec quelques décennies de patience) une collection véritablement extraordinaire !

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La marque existait encore, bien après cette époque bénie des carnets et de la Semeuse :