Fierté du Cambodge, Angkor mérite certainement le détour, surtout pour ceux à qui les longs voyages ne font pas peur. Mais personnellement, même s'ils forment peut-être encore un peu la jeunesse, je les préfère plus courts. Donc forcément moins exotiques !
A propos de voyages, ce site merveilleux a donné son nom à un bateau des Messageries Maritimes, lorsque celui-ci desservit la ligne d'Extrême Orient.
D'ailleurs, pour ceux qui intéressent aux lignes maritimes, je conseille l’excellent site :
http://www.messageries-maritimes.org/p1mm.htm
où l'on trouve non seulement des images étonnantes, mais aussi plein de renseignements précieux !L'histoire de ce navire, pourtant retracée en détail, ne parle pas de sa mésaventure de 1923, qui nous vaut d'en parler aujourd'hui, entre nous philatélistes.
Il transportait alors du courrier dans ses soutes, entre autres marchandises, alors qu'un incendie se déclara à bord. Celui-ci ne fut pas facilement maîtrisé, et les lettres furent endommagées comme le reste, à la fois par les flammes et par l'eau utilisée pour les éteindre. Avec succès !
Combien de lettres ont ainsi disparu, et combien ont survécu : mystère ?
Et dans quel état ?
Certaines ont tout de même pu être acheminées vers leurs destinataires : celles qui n'avaient pas été touchées par les dégâts bien entendu, mais aussi certaines un peu abîmées, puisque le bateau, lui, ne s'était heureusement pas abîmé !
C'est là que les employés de la poste se sont sentis obligés d'expliquer tout en essayant d'excuser le piètre état dans lequel les correspondances ont fini leur traversée pour arriver à destination.
En collant sur ces lettres une belle étiquette rose, qui en fait toute la rareté.
Une vente récente propose une de ces lettres. C'est assez rare : on n'en voit pas tous les jours !
Croyez-moi ! Même si je vous offre la chance d'en trouver 4 exemples ici...
Comme presque toujours, on y voit une jolie Semeuse bleue à 25 c. puisque c'était le timbre du tarif de la lettre simple pour l'Indochine, dit "tarif intérieur". D'où mon intérêt, vous imaginez bien...
C'est aussi le cas sur ces 3 autres exemples pour Saigon :
Cette dernière illustre un excellent article à ce sujet sur le site :
http://www.semeuse.com/accident.html
On note que sur l'étiquette apposée sur ces 3 dernières lettres, les employés du bureau de poste ont poussé la vertu jusqu'à ajouter manuellement deux accents aigus qui manquaient à DETERIORE, tout en ayant le vice d'oublier celui du premier E !...
Mais le plus amusant, pour ceux qui ont l’œil, c'est de remarquer que la première lettre ne porte pas tout à fait la même étiquette que les 3 autres !
Cherchez bien...
Et oui, vous avez bien vu : " deteriore " au lieu de " DETÉRIORÉ " !
Il faut croire qu'ils avaient du temps à perdre, ces employés de la poste : après avoir lu le journal, fait une pause déjeuner, et bu le café, ils s'amusaient à faire des étiquettes roses...
(je plaisante, bien entendu !)
En me documentant, j'ai appris qu'il existait non seulement plusieurs modèles de ces étiquettes, mais aussi des cachets et des enveloppes pour y mettre les lettres trop fatiguées...
Ceci étant tiré de l'ouvrage que voici, pas très clair d'ailleurs, même si vous avez comme moi quelques notions de base en anglais :
Au total, une histoire de Semeuse de plus, amusante et intéressante, reflétant les bonnes habitudes des services postaux de l'époque, même lorsqu'il y avait le feu !...