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dimanche 11 avril 2021

C'était il y a un siècle !

 

  En 1921, notre Semeuse régnait déjà depuis 18 ans sur le courrier. Et c'était l'âge d'or de mon chouchou, le 25 c. bleu YT 140 : il en fallait un seul pour affranchir la lettre pour l'intérieur, et deux pour l'étranger, ce qui représentait les tarifs les plus couramment utilisés.

L'impression rotative n'était pas encore au goût du jour mais à plat, on imprimait à tour de bras des feuilles-vente, des roulettes et des carnets pour approvisionner la population avec ce joli timbre bleu.

Pour les carnets, il y eut quelques tâtonnements qui furent à l'origine de trois types différents de figurines, identifiés bien plus tard : les types IV puis I B puis II. 

Mais tous avaient la même couverture, dite "postale" car on n'y trouvait que des renseignements et des consignes sur les affranchissements.

Pas très sexy en réalité. On a dû finir par s'en lasser !

  Si les carnets au type II sont bien plus rares que les autres (qui ne courent pas les rues non plus), c'est parce qu'une véritable révolution s'est produite cette année-là. 
L'administration a pris la décision assez hardie pour l'époque, de faire figurer de la publicité sur ses carnets, et ce sont ceux au type II, les derniers imprimés, qui vont logiquement en bénéficier.

C'est une entreprise privée qui va exploiter ce filon, avec à sa tête le fameux Carlos Courmont dont nous avons déjà parlé.

Dans un premier temps, la publicité sera imprimée sur les couvertures seulement, et en voici un des tout premiers exemples, datant de 1922 :


Puis en 1923, grâce à l'agrandissement du format, elle pourra aussi figurer sur les bords des timbres, et donc mieux atteindre sa cible puisqu'elle suivra le timbre sur le courrier aux quatre coins de l'hexagone, et de la planète !


 C'est suite à la mise en vente récente de ces deux jolis bébés, que je me suis amusé à chercher sur le net des images d'époque et des renseignements, pour en savoir plus sur ce tour de France 1923, qui fut effectivement  remporté par l'équipe sponsorisée par cette marque stéphanoise.

Les champions cyclistes étaient alors de vrais héros. Leur matériel étant assez sommaire. 

Un vélo de pointe pour le prix de 110 carnets de timbres !

L'usage du dérailleur n'était pas encore autorisé : imaginez un peu leurs efforts, et leurs mollets !

Les routes n'étaient pas goudronnées. 

Le Tour faisait vraiment le tour de notre pays, et non pas semblant :


Monter le col du Tourmalet était un exploit surhumain, avait de la gueule, et ressemblait à ça :

Pas à une mascarade publicitaire comme de nos jours !



Même si le vainqueur cette année-là savait remercier son employeur (et vice-versa certainement).

Les pneus, en revanche, il a dû un peu les maudire à mon avis (c'est bien lui sur cette photo, qui répare sa roue sur le bord de la route) :




Il lui aura fallu pédaler 222 heures, à 24 Km/h de moyenne pour devancer un autre héros, l'italien Ottavio Bottecchia, qui gagnera l'année suivante :



  En 2020 par comparaison, un Slovène anabolisé parti de Nice (ville la plus contagieuse alors), n'a pédalé que 87 heures mais à 40 de moyenne (!) pour empocher son chèque, après que la célèbre caravane ait pu disséminer tout plein de virus sur sa route, exclusivement dans notre joli Sud en plus !

Essayez donc avec votre vélo moderne de faire une pointe à 40 Km/h et vous comprendrez que pour tenir ainsi 87 heures, il ne faut pas boire que de l'eau d'Evian :


Ni manger que du Banania !...


Mais que dans tous les cas, il faut être vraiment timbré !


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour
Je viens régulièrement sur votre blog m'instruire sur la semeuse
Merci pour votre article sur le Tour de France 1923
Tout à fait d'accord avec vos conclusions
Continuez !!
Encore merci
TV

semeuse13 a dit…

MERCI pour vos encouragements !