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lundi 8 août 2022

Trois couleurs pour une jolie couverture

 

  Je vous avais déjà fait part ici de la découverte d'une archive extraordinaire provenant de la famille Chareyre, concernant l'émission en 1929 des 2 célèbres carnets privés faisant la propagande de leur filature, plus connue des philatélistes sous le nom de Pierre Virgile Chareyre.

En réalité, Virgile en fut le fondateur, et en avait transmis la direction à son fils Pierre. 

  Et figurez-vous que l'administrateur de l'entreprise à l'époque était philatéliste ! 

C'est lui qui a eu l'idée d'entrer en relation avec l'administration des postes et Carlos Courmont, afin de se procurer des carnets publicitaires de 10 timbres, au format si particulier, tellement il avait été séduit par le modèle réalisé quelques années auparavant pour les grands magasins du Louvre.

C'est également lui qui a voulu que la partie gauche de ces carnets soit composée de 10 vignettes publicitaires, et qui a choisi les illustrations de leurs couvertures.

  Ceci fut à l'origine de nombreux courriers pour discuter de la quantité de carnets commandée, de leur composition avec 2 valeurs différentes de timbres à 15 et 50 centimes, de leur forme définitive, de leurs prix etc... Ces documents parvenus jusqu'à nous fourmillent de renseignements passionnants et inédits dont la lecture a été un enchantement pour l'amateur de Semeuse que je suis. J'y reviendrai.

  Mais ce que je voulais vous monter tout d'abord aujourd'hui, et que personne n'avait jamais vu depuis près d'un siècle, ce sont les essais réalisés par Carlos Courmont pour l'impression des couvertures de ces carnets, et qui complètent spectaculairement cette archive.

  Il y a des épreuves monochromes tirées en bleu pour les illustrations devant figurer sur les couvertures extérieures et intérieure :




Et pour le texte qui devait les accompagner :


  Puis, étant donné que la technique choisie pour l'impression était la trichromie, on a des tirages pour chacune des 3 couleurs nécessaires :

Le bleu du cadre
Puis tout le bleu

Le rouge

Le jaune

Le jaune + le rouge

Les images sans le cadre

Et enfin la couverture terminée !


Sur cet agrandissement, vous visualiserez mieux le principe de cette technique :

Bleu + rouge = violet
Bleu+ jaune = vert
Rouge + jaune = orange


  Le rendu et l'esthétique particulièrement réussis de cette couverture, qui est une des plus jolies jamais émises, a certainement participé à l'engouement que ces carnets ont suscité auprès des clients de l'entreprise auxquels ils étaient destinés, et ensuite des philatélistes. 

En effet, ces carnets privés n'étaient jamais vendus aux guichets de la Poste, mais tous remis à l'entreprise commanditaire, qui s'engageait à les distribuer ensuite gratuitement pour assurer sa publicité.

  Plusieurs courriers de cette archive nous ont appris que la société en question avait largement enfreint cette règle, par l'intermédiaire d'un négociant de l'époque spécialisé dans les carnets, Maurice Digeaux, à qui elle en a vendu un assez grand nombre. Là encore, j'y reviendrai car leurs échanges de lettres sont souvent croustillants...


  Pour terminer, voici la pièce la plus étonnante, une merveille : il s'agit de l'aquarelle originale ayant servi de modèle pour le travail de l'imprimeur (c'et moi qui l'ai encadrée pour vous) : 


Reconnaissez que Courmont a bien réussi sa reproduction !

Elle est au format double de celui de la couverture du carnet, et de la main de l'artiste Marcelle Ageron.

Il s'agit de la fille du peintre Louis Ageron qui signera, lui, la vue de l'usine reproduite sur la 4ème page de couverture, au dos des carnets. 

Vous aviez remarqué qu'il y avait les 2 signatures sur les carnets ? 
Moi non !


  à suivre ! 
car je me ferai un plaisir de vous montrer bientôt d'autres documents de cette archive...


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