L'impression en typographie rotative a été utilisée en France pour la première fois afin d'imprimer des timbres en mars 1922, avec notre chère Semeuse verte à 10 centimes. Au tout début, l'atelier de fabrication des timbres poste ne disposait que d'une de ces merveilleuses machines Chambon qui allaient lui faire gagner un temps fou, par rapport à l'ancienne technique d'impression à plat.
Par la suite, le succès aidant, la poste va s'équiper de nombreuses presses qui pourront fonctionner simultanément, et permettre également la fabrication des roulettes puis des carnets.
Cette généralisation nécessitant de pouvoir identifier les différentes presses, un numéro va leur être attribué. Le but étant de savoir sur quelle presse était imprimé tel timbre, il est logique que ce numéro de presse se retrouve sur les feuilles imprimées, en tout cas pour les feuilles-vente de 100 timbres.
Il n'en sera pas de même pour les roulettes ni pour les carnets, qui n'étaient pas destinés à être vendus en feuilles.
L'emplacement choisi pour ce numéro de presse se situe au niveau de l'intervalle séparant verticalement les deux panneaux de 50 timbres. Il sera imprimé en noir, comme les numéros des feuilles et les dates, situés respectivement aux angles inférieurs gauche et droit.
Et ceci pour des raisons que j'ignore.
On le trouve toujours dans la moitié inférieure de la feuille (sauf si l'un d'entre vous vient me contredire), et le plus souvent à la hauteur des deux dernières rangées.
Parfois au-dessus, jusqu'à la 6 ème rangée.
Jamais au dessus. Pourquoi ? Mystère !
Le baron De Vinck, qui a répertorié tous les tirages rotatifs, précise dans son ouvrage, et chaque fois qu'il le pouvait, la presse qui a été utilisée.
Ne me demandez pas comment il a fait pour avoir connaissance de ces informations : soit il a vu une feuille entière ou un grand bloc bas de feuille pour chaque tirage et partie de tirage (ce qui me semble absolument impossible), soit il avait à l'époque ses entrées auprès de l'atelier, avec des contacts très fiables en tout cas, car ses erreurs sont exceptionnelles.
Son ouvrage permet de voir que certains tirages ont été faits sur plusieurs presses, et que parfois un tirage était fait en plusieurs parties, pas toujours sur la même presse etc..
La durée des tirages était très variable, allant de moins d'une journée à plusieurs mois consécutifs !
Parfois au cours d'une journée, la même presse a été utilisée avec deux cylindres, et parfois pour deux timbres différents. D'où la rareté relative de certaines dates, ce qui rend passionnante la collection des coins datés.
En feuilletant (c'est le cas de le dire) ma collection, j'ai même trouvé cette jolie paire :
Imprimées le même jour, le 23.09.1937, et par le même tour de cylindre puisque leurs numéros se suivent, on voit que le numéro de presse 7 ne se situe pas à la même place sur les deux :
Il y avait donc 2 numéros de presse imprimés à chaque tour, un pour chaque feuille.
Il semblerait que leur localisation soit assez aléatoire.
Au bon vouloir de l'opérateur qui montait les cylindres sur la presse, peut-être ?
J'ai également vu d'autres paires de feuilles, pour d'autres Semeuses, avec des numéros qui sont à la même place sur les deux feuilles successives.
Cependant, il fallait bien que le mécanisme encreur puisse déposer de l'encre sur le chiffre au bon endroit, et à chaque fois !
D'où, à mon avis, le choix de l'intervalle central comme emplacement : un rouleau encreur pouvant ainsi être efficient quel que soit l'endroit où se situent les deux chiffres.
Pour finir, sachez que certaines feuilles sont dépourvues de tout numéro.
Ce qui est normal pour les toutes premières, alors que l'atelier ne disposait que d'une seule machine, mais ce qui l'est moins par la suite.
C'est notamment le cas pour la Semeuse à 1 c. surchargée 1/2 centime (celles-ci sont également 2 feuilles successives), alors que celles à 1 c. non surchargées ont un numéro :
Qui saura nous dire pourquoi ?
Y a t'il un rapport avec la surcharge ?
(N.B. J'ai une feuille d'un pré-oblitéré rotatif, également sans numéro.)
Ou bien un manque d'encre vous pensez ?
Ou un oubli ?
(je n'y crois pas trop)
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