Même les timbres les plus communs au premier abord peuvent receler de petites merveilles, et parfois nous procurer de grandes satisfactions : tous les vrais philatélistes le savent.
Il faut bien reconnaître que si, en plus, cela ne nous coûte que quelques euros à la fin, c'est encore plus sympa !
Et si, cerise sur le gâteau, le vendeur ne s'était aperçu de rien, c'est le must : on a vraiment beaucoup beaucoup de plaisir à faire un Chopin !
Le 25 c. brun Semeuse YT 235 est un timbre vraiment très courant. Il n'a existé qu'en feuilles de 100 au type III B avec coins datés, et en bandes pour roulettes au type III C.
Pas de vraie rareté à se mettre sous la dent du coté des coins datés : entre 1927 et 1938, de très nombreux tirages ont eu lieu, avec 28 cylindres donc 56 coins datés différents, ce qui rend la collection intéressante certes, mais pas passionnante.
Malgré tout, j'avoue que c'est toujours avec beaucoup de joie que j'en trouve un ou deux qui me manquent, par ci par là, et il y a de quoi faire : la collection complète en compte environ 3840 !...
Alors, chaque fois que j'en vois un passer, je vérifie sur mes mancolistes si je l'ai ou pas. Et je regarde même ceux que l'on trouve parfois oblitérés.
Là ou ça devient amusant, c'est quand on regarde ici de plus près la date du cachet, et qu'on la compare à celle du jour où les timbres ont été imprimés : il faut toujours avoir l’œil !
Et aussi regarder au dos !
La preuve ! Regardez les 2 exemples ci-dessous, qui sont à mon avis assez peu courants.
Et ne vous fiez pas aux apparences :
Ceux-ci sont bien sortis de la rotative le 23.12.1929
Et ceux-là le 01.09.1928
Il s'agit à chaque fois de ce qu'on appelle une paire de coins datés : les deux correspondant à un tour du cylindre en question.
Sur la gauche, un des galvanos, et sur la droite l'autre galvano (ici représentés en doubles : un à l'endroit et un à l'envers).
Deux jours (connus et répertoriés) où le conducteur de la presse s'est trompé en réglant l'un des deux dateurs du cylindre : il s'est gouré d'une année. Tout simplement.
Comme l'erreur n'avait aucune conséquence sur les timbres eux-mêmes, ceux-ci ont normalement été mis en vente, et donc achetés par le public de l'époque.
Il se trouve que dans les 2 cas, l'acheteur a été bien étonné de voir au coin de ses timbres une date de l'année à venir, et non de l'année en cours ! On imagine sa surprise.
Alors, il en a profité pour y faire apposer un cachet officiel à son bureau de poste, prouvant ainsi l'erreur de fabrication ! Tantôt coté timbres, tantôt côté gomme.
Et il a dû les conserver précieusement en souvenir...
Sur l'exemple du haut, vous noterez qu'il s'est même trouvé deux acheteurs bien distincts pour s'en apercevoir : un au Vésinet + un à Lunéville.
Et le même jour qui plus est : le 11 juillet 1930 !
Incroyable, non ?
Encore plus invraisemblable de le retrouver sur eBay 87 ans plus tard, et pour 3 euros !
Entre temps, ils ont dû en amuser des philatélistes ces coins datés !...
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