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vendredi 10 septembre 2010

Chronologie de l’émission des carnets du 50 c. Semeuse lignée rouge


(+) signale l’existence d’autres séries de couvertures
identifiées par des noms de ville, ou Toile d’avion



La réalisation de ce tableau chronologique n’a été possible que grâce aux précieux renseignements fournis par plusieurs membres de l’A.C.C.P. et si bien répertoriés par nos amis Lucien Coutan et Patrick Reynaud dans le volume 2 de leur ouvrage « Carnets de France » paru aux éditions Yvert et Tellier en 2007. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré, et pour plus de clarté, n’utiliser que la numérotation de cet ouvrage.


Le tableau nous permet de mieux visualiser la période de co-existence des deux procédés d’impression des carnets à l’époque :
- la typographie à plat (utilisée pour les types I et II B)
- et celle sur presses rotatives (pour les types IV et II A).
Cette période va durer plus de deux ans, avant que l’impression à plat ne laisse définitivement sa place à l’impression rotative.

L’impression des couvertures de ces carnets, qui était jusque là réalisée en typographie à plat, fera elle aussi appel aux presses rotatives.

On notera que l’impression rotative n’a été utilisée ici qu’à partir de la fin de l’année 1928, pour les premiers carnets au type IV, alors que ses débuts à l’Atelier de fabrication des timbres-poste remontaient pourtant au 4 mars 1922, avec l’impression des feuilles de 100 timbres au type Semeuse 10 c. vert, et l’apparition des premiers coins-datés.
La date ne figurera que bien plus tard sur les carnets : le 7 octobre 1932 pour les carnets au type Paix 50 c. rouge !

Un carnet sur quatre des carnets rotatifs du 50 c. Semeuse lignée rouge (tous bien antérieurs à cette date) ne comporte en revanche que le numéro de feuille en bas ou en haut à gauche (selon la découpe).

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Autre curiosité remarquable : l’existence de deux carnets mixtes (199-C 22 et 199-C 27) imprimés à plat au cours de cette fameuse période (en 1929 et 1930) et comportant deux types de timbres différents !


Les dix timbres du feuillet de droite sont normalement au type II B, alors que ceux du feuillet de gauche sont au type IV, celui-là même réservé aux presses rotatives, et d’ailleurs créé pour elles !

Quelle raison a bien pu pousser l’Atelier à cette juxtaposition, techniquement difficile ?

Rappelons que, par définition, la planche rotative au type IV n’était pas plane, mais bel et bien cintrée autour du cylindre d’impression. Il a donc fallu la rendre utilisable pour une impression à plat, avant d’en découper et d’en insérer une petite partie dans la planche plane au type II B !

L’hypothèse la plus vraisemblable serait celle d’un accident survenu sur les planches d’impression des carnets correspondants au type II B (199-C 21 et 199-C 26) et n’ayant endommagé à un endroit précis, que leur partie gauche…

Concernant le carnet Bussang, on a même pu localiser l’emplacement du carnet mixte au sein de la planche, grâce à son bord de feuille supérieur qui est toujours non dentelé : il était donc situé en haut de ladite planche, au-dessus des cinq autres carnets normaux. D’où sa rareté relative.

Cependant, l’on ignore si cet accident supposé est survenu en cours de tirage, ou bien si le remplacement par le bloc de dix poinçons au type IV s’est avéré nécessaire dès la fabrication même de la planche, avant le début de son utilisation. Dans cette dernière hypothèse, tout le tirage aurait forcément été touché, et ainsi un carnet sur six serait mixte.

Pour répondre à cette question, il suffirait de découvrir (s’il existe) un carnet Bussang haut de feuille qui ne soit pas un 199-C 22 mais un 199-C21, c’est-à-dire avec tous ses vingt timbres au type II B.

Peut-être un de nos lecteurs a-t-il déjà eu cette chance ?...

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Par analogie, l’on peut aussi se pencher sur le délicat problème des carnets présentant un isolé : il s’agit cette fois-ci de carnets au type IV, imprimés sur rotatives, et ayant la particularité de comporter un timbre au type II (199-C 51, 199-C 60, et 199-C 63/65).


Un isolé au type II certes, mais : II A ou II B ?
Il est vrai que la distinction entre les types n’est pas des plus aisées, même avec de bons yeux et une loupe !
La rareté de ces carnets n’est pas là non plus pour nous y aider !...
Au vu du tableau ci-dessus, la logique voudrait que l’Atelier ait eu recours à un remplaçant qui soit « contemporain » :
- au type II B pour la réalisation de la planche donnant les carnets 199 C-63/65,
- au type II A pour la réalisation de la planche donnant le carnet 199 C-60,
- à l’un ou à l’autre pour la réalisation de la planche donnant le carnet 199-C 51.

Dans le catalogue Yvert spécialisé de 1982, le Yvert spécialisé « Carnets » de 2007, ainsi que dans le cours A.C.C.P. il n’est question que du type II A pour tous ces isolés.
En revanche, les catalogues annuels décrivent souvent le remplaçant de case comme étant au type II B pour le carnet 199-C 51 ! Alors : qu’en est-il vraiment ?

Vous aurez remarqué que les carnets 199-C 63/65 ont été émis bien avant l’apparition des carnets au type II A : plus d’un an avant !

L’utilisation du type II B, alors dévolu aux autres carnets, était la plus vraisemblable.

Mais non : l’isolé case 1 est bien au type II A sur ces deux carnets, et ne peut en aucun cas provenir de la planche ayant servi à la fabrication des carnets au même type, planche qui n’existait probablement pas encore ! Mais, me direz-vous, rien n’empêchait d’utiliser une des planches servant depuis le 25 août 1926 à l’impression des feuilles-ventes rotatives de 100 timbres, et également au type II A…
C’est probablement ce qui a été fait : l’on a cette fois-ci bel et bien inséré un isolé provenant d’une des planches destinées aux feuilles, au sein de la planche destinée aux carnets au type IV.

Une récente découverte me permet en tout cas d’être formel au sujet du carnet 199-C 51 :
une chose est sûre : le fameux isolé case 11 est lui aussi au type II A.


On voit ici nettement, sur le timbre de la case 11, la taille différente des oeilletons
des R de République et de Française.

Cet isolé ne se rencontre qu’une seule fois par tour de cylindre, soit en quelque sorte une feuille sur deux, et en tout cas dans un carnet sur huit !
Ou bien encore moins si le remplaçant a été inséré en cours de tirage !


Par ailleurs, sur les rares carnets 199-C51 que nous avons pu voir, la publicité du bas du panneau de gauche se trouve toujours être mal centrée par rapport aux timbres, un peu décalée vers la gauche :



Or, on retrouve ce curieux décalage vers la gauche des publicités sur un des très très rares carnets au type II A comportant comme par hasard les mêmes publicités (199-C 69) :


Ne serait-ce qu’une simple coïncidence ?
Ou bien aurait-on choisi de remplacer cette fameuse case 11 attenant aux cinq pubs de la planche des carnets 199-C 50, probablement détériorées, par un fragment de la planche de ces rares carnets 199-C 69 ?
Fragment représenté par l’isolé attenant à tout le bord inférieur avec ses cinq publicités Benjamin. Ceci étant chronologiquement parlant tout à fait possible, puisque l’impression des carnets 199-C 50 et 199-C 69 date de la même période de 1931.

Ceci explique peut-être la rareté extrême de ces derniers carnets : leur impression ayant forcément dû être arrêtée…

Dans ce cas, il s’agirait cette fois-ci d’un isolé provenant d’une planche d’impression des carnets au type II A (et non plus d’une planche destinée aux feuilles), inséré au sein d’une planche pour carnets au type IV !
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Toutes vos réponses, observations, ou critiques sont en tout cas les bienvenues !

Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour glisser une petite annonce : je suis désespérément à la recherche d’un carnet Yvert 199-C 13 = Cérès 85,
même si celui-ci est en mauvais état, re-gommé ou avec des charnières !

De la même façon, si vous vous séparez d’un des carnets cités plus haut,
votre offre sera reçue avec grand plaisir....

1 commentaire:

Jean-Luc, Жан-Люко a dit…

Bonjour Frédéric,

L’apparition tardive des carnets rotatif provient très probablement du contrat qu’avait l’administration avec M. Courmont, ce contrat prévoyait la fabrication des couvertures de carnet par M. Courmont pour une période de 10ans, il a du être passé fin 1921, il courait donc jusqu’en 1931.
Lors de la passation du contrat initial la fabrication des timbres-poste étaient à plat ce qui ne posait aucune problème à M. Courmont, or en juillet 1925 lorsque l’administration à commander la nouvelle confectionneuse de carnet (Chambon), l’administration a voulu imposer à M. Courmont l’achat d’une rotative Chambon afin d’être à 100% compatible avec les presses de l’atelier qui fabriquait les TP et la nouvelle confectionneuse, mais M. Courmont ne voulait pas faire cet investissement sans une contrepartie que ne voulait pas faire l’administration, ça du prendre un certain temps avant qu’ils se mettent d’accord.

Jean-Luc