J'étais persuadé d'en avoir déjà parlé ici, mais il semblerait que non, alors que ce cachet très original reste encore assez mystérieux, et rare. Peut-être qu'un de nos lecteurs nous apportera des précisions à son sujet ?
Pour moi, tout à commencé à la lecture d'un numéro de la revue Timbroscopie à l'été 1988, montrant un cachet mis à l'essai pendant quelques semaines fin 1907 - début 1908, et qui permettait de frapper non seulement la date mais également l'heure précise ! La trop grande fragilité de ce matériel fera vite renoncer à son utilisation.
On connait cependant des pneumatiques et des télégrammes sur lesquels il a bel et bien été apposé, à distance des timbres, dont un pneu magnifique affranchi avec une Semeuse 30 c. orange, qui était l'objet de cet article :
Et en 1991, Le Monde des philatélistes nous montre un autre pneu affranchi avec 3 Semeuses 10 c. rouge sur des porte-timbres, portant ce cachet :
Aussi, lorsque je suis tombé dans une vente sur cet entier postal revêtu de ce qui semble bien être un précurseur de ce cachet, je me suis empressé de l'acquérir. Et depuis, je cherche à en savoir plus.
Cachet SANS identification
du bureau
13.12.1907 – 5 h. 54
PM (17 h. 54) – Sur entier postal
Exceptionnellement
apposé sur le timbre (probablement en tant que test)
C'est en effet bien le 13 décembre 1907 que le bureau de Paris 8 a testé une première machine qui s'est cassée dans l'heure d'après Maury, puis celle qui a donné les fameux cachets montrés aujourd'hui. Vous aurez remarqué l'absence de mention du bureau. Celle-ci n'apparaitra que quelques jours plus tard, la couronne n'ayant pas encore été gravée.
J'ai vu passer depuis un seul autre entier absolument similaire, avec le même cachet et à la même heure, mais sans aucune adresse. Le triangle à l'intérieur nous donne l'heure, et l'aiguille les minutes. Avec ici PM comme Post Meridiem = après-midi :
C'est ce qui me fait penser qu'il s'agissait de tests de fonctionnement de l'appareil, et qu'un philatéliste y a ensuite écrit l'adresse, déjà rencontrée sur d'autres courriers "curieux". Le bureau s'est servi de ces entiers pour voir ce que donnait l'impression du cachet, mais il n'a jamais été destiné à l'oblitération !
Plusieurs collectionneurs m'ont permis de me documenter grâce à plusieurs parutions dans les "Feuilles marcophiles" n° 306 par Mr Delwaulle, puis Mr Narjoux dans le n°344, ainsi que Mr Barbelin dans le n°382. Mais c'est Maury le premier, dès 1907, qui parle et reproduit le modèle du bureau de la rue de Grammont dans son Histoire des timbres-poste français et dans Le collectionneur de timbres-poste.
Il nous apprend même qu'un appareil semblable existait déjà en 1853 !
Il semble que la machine qui nous intéresse ici soit d'origine anglo-saxonne (d'où notre PM), et qu'elle fut initialement destinée à des hôtels, bien avant que l'administration française ne s'y intéresse. En effet, on connait quelques utilisations privées comme celles-ci (AM = matin) :
| Riviera Palace Hôtel 23.01.1903 Monte Carlo |
| Shepheard's Hotel 27.03.1904 Le Caire (Egypte) |
Pera Palace Hotel 23.02.1905 Constantinople (Turquie) |
Mais revenons en France, au centre de Paris, pour voir les autres que nous avons pu croiser au fil de nos recherches. Avec (en français cette fois-ci) un M pour matin ou un S pour Soir, lettres qui manquent d'ailleurs parfois, preuve du peu de fiabilité de l'appareil :
Autre chose amusante : deux télégrammes que j'ai pu dénicher, ont été envoyés par la Librairie Théâtrale les 2 et 13 janvier 1908 :
En attendant, j'ai trouvé une autre pièce étonnante : un pneumatique toujours, mais daté de 1923 :
Vos avis sont toujours les bienvenus !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire