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dimanche 12 décembre 2021

La rançon de la gloire !


  Lorsque je m'étais lancé en 2008 dans la rédaction d'articles sur ce "blog", mon but était de faire partager ma passion, et d'utiliser ce moyen moderne de communication afin d'entrer en contact avec d'autres collectionneurs, leur montrer de belles pièces présentant un intérêt particulier, et poser des questions.

J'ai bien reçu quelques compliments et encouragements, mais assez peu de réponses hélas à mes interrogations. En revanche, cela m'a permis de rencontrer virtuellement quelques passionnés, et toujours avec un grand plaisir !

  Je ne me doutais pas que certains internautes mal intentionnés y puiseraient un jour de quoi alimenter la fraude, le marché des falsifications, et leurs arnaques...

 En août 2018, je vous avais montré une pièce exceptionnelle concernant le 5 c. vert : un panneau haut de feuille avec ce que l'on pense être un essai de numérotation :

http://semeuse.blogspot.com/2018/08/10-ans-deja.html

 On n'a jamais trouvé d'explication valable à cette marque apparue dans la marge en haut et à droite de certaines feuilles de 1914 et 1915 : c'est une de mes questions restées sans réponse !

 Ce qui est certain, c'est qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'une numérotation des feuilles, comme celle qui sera effective avec l'arrivée de l'impression rotative quelques années plus tard. En effet, on rencontre facilement plusieurs feuilles ou fragments de feuille portant le même numéro.

  Et le même jour, on peut voir des numéros différents (il faut pour cela des feuilles entières, puisque la date d'impression est située dans la marge du bas). Nous voilà bien avancés...


  A cette époque, les feuilles une fois imprimées étaient comptabilisées manuellement, et l'on sait que chaque année sortaient de l'atelier de fabrication environ 3 milliards de timbres. 

Ce qui représente la bagatelle de 64000 feuilles de 150 par jour, si l'on considère qu'ils travaillaient tous les jours sauf le dimanche, ce qui n'était certainement pas le cas ! Rien que pour les compter, il fallait donc du temps, du personnel et une sérieuse organisation. 


  Je rappelle que cet "essai de numérotation" n'est connu que pour 4 timbres distincts : Pourquoi ? On l'ignore !

Et que pour le 5 c. vert Semeuse, on ne connait que 2 fragments de feuille (un panneau de 50 et un bloc de 8), portant d'ailleurs le même mystérieux numéro A04540. 

Alors que les autres timbres sont bien plus souvent rencontrés (10 c. rouge avec ou sans surcharge Croix rouge, et 3 c. au type Blanc).

  Imaginez donc mon plaisir de voir apparaître dans une vente publique le panneau que voici :


  Je me faisais déjà une joie de pouvoir l'acheter, et de le placer à côté du mien (que je pensais unique !), d'autant plus que le prix était dérisoire. Le vendeur ignorant à la fois le numéro en question et sa grande rareté ! 

J'ai même failli enchérir immédiatement...

  J'ai tout de même vérifié et vu qu'il ne s'agissait pas du même numéro que celui que je connaissais. Heureusement que le site permettait de zoomer sur l'image :



Et heureusement que mon œil averti en vaut toujours deux !

Ce numéro A04527 est absolument bidon !

Non seulement il a été imprimé en noir alors qu'il est TOUJOURS dans la couleur du timbre pour tous les autres exemples que nous connaissons. L'authentique est imprimé en vert ! Certainement en même temps que les timbres, sous la même presse.

On peut également deviner que ce dernier a été avec une imprimante moderne :



  Il se trouve donc quelque part un petit malin ayant lu mon article de 2018 (puisque personne jusque-là ne connaissait l'existence de ce numéro avec le 5 c. vert, à part moi et l'ami qui me l'avait cédé), s'étant mis dans l'idée d'en fabriquer un avec son matériel informatique ! Et de le vendre...

Vous me direz qu'il aurait pu s'acheter une cartouche d'encre verte : même pas !

Mais ATTENTION à l'avenir, un plus malin et tout aussi malhonnête pourrait s'y mettre !...


  Si le propriétaire (honnête collectionneur déjà arnaqué ou bien faussaire ?) et/ou la maison de vente lui avaient fixé un prix de départ en rapport avec sa rareté, et l'avaient décrit comme tel, je leur aurais bien entendu signalé la mystification.

Mais compte-tenu du prix de départ, j'ai tout de même préféré donner une enchère, pas très élevée, pour le caractère anecdotique du lot, et car les panneaux de 50 me plaisent. 
J'aurais préféré celui-ci sans ce foutu numéro !

Un autre acheteur a été plus généreux que moi, et c'est lui qui l'a eu.

Peut-être pense t'il avoir fait une excellente affaire en croyant le numéro authentique ?

Il l'a payé bien plus que la cote pleine des 50 timbres : tant pis pour lui ! Cela ne les vaut pas.


Et tant pis pour moi !

Dommage surtout pour la philatélie !



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