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vendredi 1 décembre 2017

...à sec !


  Les carnets de notre chère Semeuse sont une source inépuisable de trouvailles, de raretés, et de pièces spectaculaires, qui font le bonheur de bien des philatélistes et enrichissent depuis des décennies leurs collections, qu'elles soient monographiques, thématiques ou spécialisées.

  Deux valeurs sont à juste titre considérées comme les plus représentatives : le 25 c. bleu pour la Semeuse camée (YT 140), et le 50 c. rouge pour la Semeuse lignée (YT 199).
Chacune avec des dizaines de carnets superbes, qui diffèrent à la fois par le nombre de timbres, par leurs types, leurs couvertures et/ou leurs publicités.

  Ces deux timbres ont chacun représenté durant de longues années la valeur d'affranchissement de la lettre simple pour l'intérieur. Ceci explique cela.

  Si le 140 est bien le roi de l'époque de l'impression à plat et des débuts flamboyants de la publicité, le 199 a eu l'avantage de vivre en direct la transition entre typographie à plat et rotative, et donc d'essuyer les plâtres des débuts de l'utilisation des machines rotatives pour la fabrication des carnets.

  La rareté (et donc le coût aujourd'hui) des carnets du 140 rend sa collection difficile, alors que celle du 199 est encore relativement abordable.
Il faut dire que durant les quelques années qui les séparent, la mode du carnétisme avait eu le temps de se développer...
  Le succès de cette présentation a été tel auprès du public et des collectionneurs de l'époque, que les carnets du 199 ont bien plus souvent été conservés entiers que ceux du 140, dont certains sont à ce jour quasiment introuvables.

  Comme nous l'avons déjà vu, les carnets ont subi eux aussi tous les aléas de la fabrication des timbres, mais comme leurs tirages étaient bien moindres que ceux des feuilles-vente, les variétés touchant les carnets sont assez difficiles à trouver, ce qui en fait tout le charme !

  Je dois bien vous l'avouer, ces variétés de carnets, je les adore !
Impressions recto-verso ou sur raccord, piquages décalés, à cheval ou en diagonale, non dentelés, pli accordéon etc... J'en raffole !

 J'ai eu la chance tout récemment d'entrer en contact avec un philatéliste qui voulait se séparer d'une magnifique variété : un carnet rotatif du 199, dont l'encrage est pour le moins défectueux !

C'est ce que l'on appelle une impression à sec (presque totalement à sec) : seuls quelques timbres sont imprimés, les autres étant restés "vierges".

Ce que l'on voit en bleu sur la gauche, c'est par transparence, la publicité de la couverture.

L'acheteur de l'époque a peut-être été un peu déçu de payer 10 francs pour à peine 4 timbres à 50 c.
Mais il a bien fait de ne pas le découper.
Peut-être était-il un peu philatéliste ?

Il s'agit à la base d'un carnet 199 C 58, dont les pubs pratiquement invisibles sont :
PHENIX      SHYB
OSRAM       SHYB
Il date de septembre 1929. Couverture de la série 178.

  En cherchant dans mes archives, avant de l'acheter, j'en ai trouvé 2 autres semblables, certainement imprimés au même moment, lorsque l'encre est venue à manquer ce jour-là.
Il doit bien en exister quelques autres...

  L'un des deux porte même en bas le reste du numéro 97148, scindé en 2, que vous aviez aperçu en haut à gauche sur celui-ci : incroyable, non ?

(bas de l'un)
(haut de l'autre)

Les voici tous les trois juxtaposés :


************

    Comme du coup, le 140 est un peu jaloux, j'en profite pour vous montrer deux autres superbes variétés d'impression, non pas par manque d'encre, mais à cause d'un pliage du haut de la feuille survenu juste au mauvais moment :




Dans les 2 cas, avec ou sans pub, l'impression des timbres du coin se retrouve du côté de la gomme !

Spectaculaire aussi !



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