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vendredi 19 juin 2009

Pourquoi collectionner les millésimes ?

Tout d'abord parce que c'est une jolie présentation pour les timbres, encadrant fièrement leur année de naissance.

Parce qu'on en trouve facilement, et à tous les prix.
Ou bien on ne les trouve jamais, pour certains !
Ensuite parce que le mot est joli, évoquant aussi bien le plaisir des grands crus de nos vignobles, que la récente chanson de Pascal Obispo.
Parce que la plupart des timbres au type Semeuse ont été imprimés plusieurs années durant, et que l'on peut ainsi retracer leur vie : changements de papier, ou bien d'encre avec une infinie palette de nuances possibles, et même apparition de nouveaux types plus ou moins rares.
Et aussi parce qu'il existe de vraies raretés, qui ne sont d'ailleurs pas forcément celles que l'on croit, si l'on se fie uniquement aux cours des catalogues ou au aux prix du marché.

Quelques exemples :
Il existe deux types du 35 centimes violet avec inscriptions maigres, connu sous le numéro 136.
Tous deux n'ont été imprimés qu'en 1906, donc : même millésime 6.

La distinction type I / type II n'est pas toujours facile, mais reste primordiale pour le collectionneur : l'un est très rare, alors que l'autre se trouve facilement chez la plupart des négociants (bien qu'il faille le payer assez cher quand même) !!!

Pourquoi ?
Parce que le premier tirage a été infiniment plus court, que le second !!!
Comme le dessin du type I ne donnait pas satisfaction, on a arrêté sa fabrication, procédé à des retouches, et ensuite imprimé le type II, un peu plus réussi.

La largeur du pont fait toute la différence : il s'agit de la distance séparant les deux timbres (cases 15 et 16) situés de chaque coté du millésime.


Le type I a un pont bien plus large que le type II. Peu de gens le savent, attention !!!



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Avec un peu de chance et quelques efforts, vous trouverez sûrement de jolies variétés de papier, dont voici les deux extrêmes :

Le fameux papier X, d'excellente qualité, avec sa gomme striée reconnaissable, qui a été utilisé ici en 1915 :

(stries que l'on aperçoit au recto parfois)

Et le non moins célèbre papier G.C. (pour Grande Consommation) utilisé en période de restriction pendant la guerre, entre 1916 et 1920, donc de bien moindre qualité. Il en existe beaucoup de nuances.


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La largeur du pont, le type de papier, ou bien encore celui du timbre, permet aussi parfois très utilement pour certains timbres, de faire la distinction entre deux millésimes imprimés à 10 ans d'intervalle : rien ne ressemble autant à un 8 de 1908 qu'un 8 de 1918...

Regardez à présent attentivement ces 3 millésimes : ils sont bien plus différents qu'il n'y paraît à première vue !

Celui-ci est de 1913, au type I A

Celui-là est de 1923, toujours au type I A : le pont est + étroit.

Alors que ce dernier est lui aussi de 1923, mais au type III A, qui est bien plus rare, et provenant d'un poinçon tout à fait différent (remarquez la base du 2 épaisse).
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Parfois, le millésime vient à manquer : et c'est assez rare, voire même exceptionnel !
Surtout pour certains dont on ne connaît qu'un seul exemplaire !!!

Je les ai tous vus, mais en photographie seulement pour certains, hélas inabordables...


Le 5 centimes vert sans millésime se trouve encore, lui...

Mais attention, il existe un piège : pour le 10 centimes Semeuse avec sol, l'absence de millésime est la normale pour le premier tirage, alors que le second tirage comportera bien le 6 de 1906. Nous verrons un jour pourquoi...


A ma connaissance, l'absence de millésime peut se rencontrer pour les timbres suivants :

- 130 - 134 - 135 - 137 - 138 - 140 - 158 -

et peut-être d'autres, encore à découvrir...












jeudi 18 juin 2009

Généralités sur l'impression des timbres



En ce qui concerne les timbres au type Semeuse, deux modes d'impression typographique ont été utilisés :

- l'impression à plat

- les presses rotatives

Cette dernière, plus moderne n'est apparue qu'en 1922, et peu à peu prendra la place de la technique jusque là utilisée faute de mieux, depuis 1903.

Il a bien entendu existé une longue période de transition, durant laquelle les deux techniques étaient utilisées en même temps, période principalement occupée par nos timbres préférés, ce qui les rend si intéressants.



En effet, le changement de technique a nécessité une adaptation du matériel, et la création de nouveaux outils d'impression, très souvent à l'origine des différents types connus pour un même timbre : les différences étant visibles parfois uniquement à la loupe, et faisant tout le charme de ces timbres.

La passion de nombreux collectionneurs pour les timbres d'usage courant, comme pour le type Semeuse, ne saurait exister sans cette diversité exceptionnelle qui les caractérise : le record revient au 25 centimes bleu qui va compter jusqu'à sept types distincts ! Et ce n'est pas un hasard si c'est la Semeuse la plus collectionnée.

Pour chaque technique, à plat ou rotative, les différentes présentations connues se rencontrent :

- les feuilles ventes "normales"

- les carnets, et les feuilles préparées pour les carnets

- les bandes et les feuilles "de roulettes"


Cela commence à se compliquer... et ce n'est pas fini : ça promet !...

La connaissance de ces impératifs techniques et des différentes présentations possibles d'un même timbre, permet assez facilement de découvrir de belles pièces de collection, voire des pièces exceptionnelles, au détriment de ceux qui les ignorent (ce qui est encore le cas de nombreux commerçants et/ou philatélistes !).

Cela permet même de se passer de la loupe, parfois...

Voyons à présent ce qui caractérise

chaque présentation,

et ce que cela a donné pour les collectionneurs :



- les feuilles ventes à plat sont de 150 timbres et ont donné les millésimes, qui renseignent sur l'année d'impression. Les inscriptions figurant sur le bord inférieur de ces feuilles donnent aussi la date du jour, le mois, la presse, et une initiale du technicien responsable ! Ces inscriptions se situent à gauche, ou plus rarement à droite !




Voici une paire avec son millésime (1915)


- les feuilles ventes rotatives sont de 100 timbres et ont donné les coins datés, toujours situés en bas à droite, et sont numérotées en bas à gauche.


Ah oui ! j'avais oublié de vous dire qu'un tour de cylindre d'impression donne deux feuilles de 100 timbres,

et donc deux coins datés différents. Si, si ! regardez bien : ils sont différents !



- les carnets à plat peuvent parfois laisser voir les inscriptions du bas de leur feuille d'origine, à gauche. Ils comportent 10, 20, 30 ou 40 timbres. On les trouve avec ou sans publicité sur leurs couvertures, ou sur les marges.



Un joli carnet imprimé à plat, sans publicité (type IV)





Ici : la partie gauche d'un carnet à plat avec publicité, laissant voir la date du 29 août (1924),


carnet qui a été imprimé sur la presse 10 sous la surveillance de Monsieur S.



- les carnets rotatifs peuvent parfois laisser voir un numéro à gauche, et en ensuite même une date, à droite. Eux sont toujours de 20 timbres et existent avec ou sans publicité.



Un très rare carnet rotatif avec publicité et numéroté
(avec un isolé case 11 : les plus avertis apprécieront la rareté, alors que les autres devront attendre...)

- les feuilles "de roulettes" à plat sont de 150 timbres avec leurs millésimes reconnaissables, et leurs inscriptions du bas de feuille.

Tout millésime surmonté de deux rangées de timbres (ou plus) est issu d'une feuille "de roulettes" :

c'est à ça qu'on peut les reconnaître !


- les feuilles "de roulettes" rotatives sont de 100 timbres avec leurs coins datés situés sur la marge de gauche, comme leurs numéros cette fois-ci !


- les bandes "de roulettes" , parfois si rares, sont collectionnées par six ou onze timbres (ou même plus) mais leur identification rapide nécessite qu'il y ait plus de cinq timbres pour l'impression à plat, et plus de 10 timbres pour l'impression rotative. A moins que le type ne soit identifiable à l'unité, ce qui n'est pas souvent le cas, même avec une bonne loupe et les meilleures documentations que vous pourrez trouver !



Celle-ci est une merveille, la plus rare de toutes, et elle est accompagnée d'une bande de garde qui servait à emballer la bobine constituée ! N.B. elle a la valeur d'une Ferrari, pour les amateurs...


Vous comprendrez mieux pourquoi 6 ou 11 timbres, une fois que vous aurez vu une feuille vente "normale" à plat, et une rotative. En effet, à partir de ces feuilles "normales", on ne peut obtenir + qu'une bande verticale de cinq timbres pour l'impression à plat, et pas + de dix timbres pour l'impression rotative, tout simplement...


Ce fragment de feuille "normale" permet de comprendre qu'on ne peut pas en tirer mieux qu'une bande verticale de 5 timbres. D'autre part, il ne peut y avoir qu'une rangée de timbres au dessus du millésime.



Je vous avais prévenu, que cela allait se compliquer...
Vous imaginez tout ce que l'on peut s'amuser à collectionner : de quoi occuper toute une vie !
D'autant plus que chaque étape de la fabrication peut présenter un dysfonctionnement, et être à l'origine de belles variétés, très appréciées par les amateurs.

Pour ceux que les timbres de roulettes intéressent : allez vous émerveiller et profiter de l'érudition d'un spécialiste :
http://http://philatelie-roulette.blogspot.com/